Bienvenue dans mon blog

Avec les mots qui vibrent, je me connecte à la fréquence de l'amour et du partage... J'informe l'univers sur nous et je chemine sur la voie du silence.

lundi 4 juillet 2022

Je compatis !

La vie "moderne" nous enferme dans un cycle linéaire, allant de la naissance à la mort, en passant par les étapes conventionnelles : l'enfance, l'adolescence, l'âge adulte et la vieillesse. On hérite d’une perception matérialiste qui réduit l'humain à une machine à produire et à consommer. Nous vivons sur Terre comme si la fin ultime était la mort, sans envisager qu’il pourrait exister une autre vie après celle-ci. Et pourtant, cette autre vie existe bel et bien. J’en suis témoin. Je l'ai vue de mes propres yeux. J'ai vu une vie complètement différente, authentique et pleine de sens.

J’ai vu un univers où l’on aime pour vivre. Ici, on ne se déplace pas en métro. On se déplace par la conscience, à travers l’énergie pure de l’esprit. C'est une vie où l'on n'a pas besoin de travailler pour subsister. On aime pour vivre. Il n’est plus nécessaire de se bousculer, de marcher les uns sur les pieds des autres. Nous sommes tous reliés énergétiquement. On évolue dans un univers vaste et infini, sans frontières, sans pays, sans continents.

Sur Terre, en revanche, règnent la concurrence, la compétition, l’égoïsme, le « chacun pour soi », etc. Ces mots émergent du sombre fleuve de la peur qui traverse la vie humaine.

J’ai perdu l’instinct de vouloir gagner, de devoir être le premier, d’arriver avant les autres, d’être plus fort, plus rapide, plus malin, plus intelligent, plus doué, plus sage, plus spirituel, plus mystérieux, plus impressionnant, plus influent. Ces notions ne sont utiles que pour acquérir un statut ici-bas, pour façonner une image, obtenir des revenus financiers, etc. Mais en dehors de notre culture terrienne, elles ne sont que des coquilles vides. Il n’y a rien dedans. C’est là l’enseignement de l’au-delà.

Je ressens la joie de vivre. Vivre sans courir, sans précipitation, sans bousculer les autres. Vivre avec la conscience que cette existence est éphémère. Vivre en sachant que tous ceux qui m’entourent finiront par donner, un jour, la meilleure version d’eux-mêmes.

J’observe les humains courir, terrifiés à l’idée de ne pas réussir. Ils courent par peur de perdre. On leur a imposé un modèle social où seuls les meilleurs gagnent. Ils vivent dans un système contre-nature. « Que le meilleur gagne » n’est pas une loi qui régit le fonctionnement de la nature. C’est une invention humaine, terrienne, qui fait des ravages parmi les hommes. Ce modèle ne facilite pas leur apprentissage. Mais ils continuent, pris dans cette course, jusqu’à ce qu’ils comprennent. Un jour, ils cesseront de courir, et alors la paix régnera parmi eux !

Dans l’au-delà, j’ai rencontré des êtres qui possédaient chacun une histoire unique. Ils ont vécu des vies et des vies, avant d'être là, devant moi. Mais désormais, ils incarnent l’amour. L’amour est devenu leur essence, leur nature même. Ils n’ont plus de tempérament, une caractéristique propre à la Terre. Le tempérament est un des moyens de se distinguer, de se donner une identité comportementale, de se défendre et d'exister en tant qu'être social. Dans l’au-delà, ils n'en ont pas besoin. Personne n'a besoin de se défendre contre personne. Personne n’existe en tant que personne. Il n’y a que des consciences  ou peut être qu’une seule conscience sous une infinité de versions. Qui sait ? Nous le saurons lorsque nous atteindrons les plans supérieurs du Cosmos. Nous les atteindrons, car l’infini est devant nous. Patience et compassion !

Je regarde les gens se précipiter pour avoir une place assise afin de regarder un match de football, où des stars défileront. Ils se précipitent pour satisfaire le plaisir de voir défiler la force qu'ils croient ne pas avoir, le talent qu'ils pensent ne pas posséder. La société des homo sapiens a créé un tas de symboles qu’elle a mis en orbite, juste pour que la majorité se sente un peu inférieure. C’est fascinant, non ? Je compatis.

Nous finirons par comprendre que chacun de nous est un être complet, unique, avec sa place dans le vaste univers. Nous n’avons rien à envier à personne. Nous sommes tous Un. L’Univers. Je compatis.

lundi 4 octobre 2021

L’amour inconditionnel, vibration non localisée...

Il serait trompeur de réduire l’amour inconditionnel à un stock de sentiments localisés dans le cœur. Bien plus, c’est une vibration qui va au-delà des sentiments que l’on ressent dans nos interactions émotionnelles avec les gens qui nous entourent et avec lesquels nous entretenons des liens sociaux, familiaux, amicaux, etc. Ces sentiments relèvent de l’éphémère. De plus, ils sont complexes et parfois ambigus. Quand nous aimons les gens qui nous entourent et que nous attendons d’eux qu’ils nous aiment tout autant, nous ne sommes pas dans l’amour inconditionnel. Lorsque nous rejetons ceux qui ne nous aiment pas, nous ne sommes pas non plus dans l’amour inconditionnel.

L’amour inconditionnel, c’est aimer sans aucune condition. C’est aimer son amie et son ennemi, son allié et son adversaire, le jour comme la nuit.

La vibration d’amour inconditionnel, c’est exactement ce qui nous relie à l’univers. C’est pourquoi on parle d’amour universel. Elle nous relie à l’univers tout entier et à toutes ses composantes. Elle nous relie aux êtres dans leur dimension universelle et éternelle, et non terrienne et éphémère. Elle nous relie à tous les êtres et à toutes les consciences, et pas uniquement à un réseau limité de gens avec qui nous entretenons des relations sociales.

On peut être en fusion totale avec les gens qui nous entourent, leur apporter l’amour, la bienveillance, les aider, etc., mais si, à côté, nous écrasons un oiseau sur notre route, si nous laissons un chat mourir de faim ou de froid, ou se faire écraser par un véhicule, si nous tuons un animal pour le dévorer, si nous torturons un poisson pour nous amuser, où est la vibration d’amour universelle ? Si nous aimons les gens qui nous intéressent et rejetons les autres, où est l’amour universel ? Si nous acceptons de haïr des gens, même pour une raison légitime, où est la vibration d’amour inconditionnel ?

Telle est la différence entre le sentiment d’amour terrien éphémère et la vibration d’amour universel et éternel. C’est toute la différence que le bouddhisme a instaurée à juste titre entre l’impermanent et le permanent.

La vibration d’amour universel n’est pas localisée sur Terre. Elle n’est pas localisée du tout. Elle est universelle. Nous ne sommes pas venus sur Terre pour vivre l’amour universel. Au contraire, nous sommes venus expérimenter ce qui n’est pas l’amour universel. Nous sommes venus pour expérimenter toutes les oppositions possibles et imaginables. Nous sommes venus pour apprendre.

La vibration d’amour universel nous amène à percevoir les gens dans leur dimension universelle. Elle nous amène à percevoir tous les êtres tels qu’ils sont dans leur dimension universelle, c’est-à-dire comme des composantes de cet univers. Personne n’existe en soi. Personne ne se suffit à lui-même. Personne n’est entièrement autonome. Aucun être n’est isolé du grand univers et de tout ce qui le compose. Nous sommes tous (humains, animaux, végétaux, minéraux, etc.) reliés et interdépendants. Nous sommes reliés pour vivre des expériences variées et contradictoires, qui nous permettent d’apprendre et de nous élever. Mais nous pouvons désapprendre et descendre bas. Tout est possible !

Sur Terre, nous ne pouvons pas vivre la vibration d’amour universel en profondeur. Nous ne pouvons pas la sentir dans sa dimension cosmique, et je dirais « orgasmique ». Nous ne pouvons pas l’expérimenter dans sa plénitude. Nous sommes limités par notre corps physique et nos cinq sens. Nous sommes limités par les cages de la société humaine et ses murs. Ici sur Terre, nous ne pouvons expérimenter que des sentiments éphémères, positifs ou négatifs : la jalousie, la concurrence, l’adversité, l’animosité, l’amour éphémère, la bienveillance, l’empathie, l’amour de soi, l’égoïsme, etc. Et c’est à travers l’expérimentation de ces vibrations que nous arriverons, moyennant un très long apprentissage, à percevoir ce que pourrait être l’amour universel. Je dis bien « percevoir », et c’est tout. De là à le vivre dans sa plénitude, il faut attendre la mort du corps et la libération de la conscience.

Sur Terre, nous pouvons nous en faire une idée. Nous pouvons en avoir une perception théorique. Nous pouvons nous entraîner à vibrer cet amour à travers la méditation, la prière, la bienveillance, l’empathie, l’amour de l’autre, la solidarité, voire la bodhicitta (bouddhisme). Nous pouvons vibrer cet amour en développant une posture bienveillante et aimante envers les êtres. Mais tant que nous vivons sur une Terre de toutes les oppositions possibles et imaginables, un moment ou un autre, nous serons contraints de vibrer les basses fréquences.

Tant qu’il y a un seul être humain qui souffre, un seul être animal qui souffre, un seul poisson qui se fait pêcher, un seul animal traqué par un chasseur, une seule femme battue, un seul ouvrier exploité, un seul peuple colonisé, il est impossible d’être dans la vibration d’amour inconditionnel. Quand, au lieu de nous servir des ressources de la Terre dans la limite de nos besoins, nous les surexploitons pour du confort et du luxe, nous ne pouvons être dans la vibration d’amour inconditionnel.

Objectivement, nous ne pouvons pas expérimenter cette vibration d’amour inconditionnel dans sa plénitude, dans une vie pleine d’oppositions et d’incohérences, dont le caractère principal est qu’elle est éphémère. Toutefois, nous pouvons y tendre. Nous pouvons quêter cet amour. C’est exactement ce que font les gens qui rejoignent la voie de la spiritualité. Ils quêtent cette vibration d’amour. Mais ils n’y sont pas encore. Tant qu’ils sont dans un corps avec ses sens et ses pulsions, même retirés dans un monastère ou une grotte perchée dans la montagne la plus haute de la planète, ils n’y sont pas encore.

D’un autre côté, l’impossibilité de l’amour inconditionnel sur Terre s’explique par l’existence du temps, qui rend tout ce qui existe éphémère et impermanent. Tant qu’il y a le temps (passé, présent, futur), et tant que la vie sur Terre est structurée par le temps, l’amour inconditionnel ne peut pas être vibré dans sa plénitude et dans sa dimension cosmique.

Alors, comment faire ?

Agir sur l’éphémère avec une conscience orientée vers l’éternel. C’est vague, dirait-on !

Prenez n’importe quel acte basique de la vie quotidienne, la nourriture par exemple. Pourquoi devons-nous nous nourrir ? Au moins deux réponses sont possibles : « je me nourris pour ne pas avoir faim » ou « je me nourris pour me maintenir en vie ». Ces deux causalités se complètent et versent, toutes les deux, dans l’éphémère. Le seul enjeu réside dans le risque de la mort. La mort est perçue comme la fin de la vie. La mort est perçue comme un événement fatal qui met un terme à la vie. Et c’est exactement à cet endroit que nous pouvons modifier la perception.

En effet, la mort n’est pas cet événement qui met fin à la vie dans sa totalité, mais uniquement à la vie du corps physique. La vie de l’être que je suis se poursuit à travers ma conscience. Je le sais parce que j’ai été mort et que je suis revenu à la vie. J’ai expérimenté la mort. Ceci me permet d’affirmer que la vie ne s’arrête pas avec la mort.

Alors, si la vie ne s’arrête pas avec la mort, qu’advient-il des causalités de la nourriture ? Si la mort n’est plus une menace pour la vie de l’âme ou de la conscience, mais uniquement pour celle du corps physique, pourquoi se nourrit-on alors ? Si l’on n’a plus peur de mourir, puisque la mort n’est qu’une étape dans un parcours éternel, pourquoi se nourrit-on ? Réponse : on se nourrit pour maintenir notre corps physique en vie. J’alimente mon corps pour le maintenir en vie. Mais moi, qui alimente ce corps, je lui survivrai en tant qu’âme-conscience. Mon corps mourra, mais moi, je ne mourrai pas. Je changerai de dimension. Je changerai de fréquence. Je changerai de plan. J’irai dans l’au-delà, et il s’y passe beaucoup de choses.

Mais quel est l’intérêt de nourrir un corps qui va mourir, si la vraie vie se poursuit après la mort ? Mieux encore, quel est l’intérêt de vivre cette vie éphémère, si après la mort, on continue à vivre ? Réponse : cette vie éphémère est une étape dans le parcours éternel de mon être universel (âme-conscience). C’est une étape, qui commence à la naissance et s’achève avec la mort du corps physique. Mais ce n’est qu’une étape.

Mon être universel n’a pas besoin de se nourrir pour vivre. Mais mon corps physique, si. La question est : est-ce que mon être universel a besoin de mon corps physique pour vivre ? Réponse : oui. J’ai besoin de mon corps physique pour expérimenter cette vie éphémère sur Terre. Mais cette vie éphémère n’est qu’une étape dans mon parcours universel et éternel. Cette étape m’est nécessaire pour apprendre des enseignements me permettant de m’élever (mais je peux descendre !) pour rejoindre l’amour absolu.

Je vis sur Terre pour expérimenter l’éphémère !

C’est ainsi que je pose une perception éternelle sur la vie éphémère de mon corps. Enfin, je ne me nourris pas uniquement pour éliminer la faim et éloigner le risque de mort. En fin de compte, je me nourris pour expérimenter la vie sur Terre. Telle est la causalité des causalités.

Si je me nourris, je travaille, je cultive la terre, etc., ce n’est pas uniquement pour entretenir mon corps et lui apporter l’énergie nécessaire pour son maintien en vie, c’est aussi pour me permettre d’expérimenter la vie terrienne. Et pour cette expérimentation, j’ai besoin d’un corps, et ce corps a besoin de l’énergie pour vivre et fonctionner. C’est à cet endroit que s’établit le lien entre l’éphémère et l’éternel.

Au lieu de se restreindre à une explication mécanique (je mange parce que j’ai faim), l’enjeu est de replacer l’acte de se nourrir dans son cadre universel. Nous ne nous nourrissons pas uniquement pour être rassasiés. Nous nous nourrissons pour expérimenter une vie matérielle et physique qui fonctionne, entre autres, grâce à l’énergie (carburant) apportée par la nourriture. Mais cette vie matérielle qui dépend de ce carburant n’est qu’une étape éphémère dans un parcours de vie qui n’a jamais commencé et qui ne finira jamais.

Tout ce que nous faisons sur Terre a un lien avec l’univers. La nourriture est un exemple. Mais nous pouvons percevoir la totalité de notre vie sur Terre comme une étape dans un parcours éternel. Nous sommes venus sur Terre pour expérimenter une vie matérielle, physique et sociale, pleine de contraintes, d’oppositions, d’incohérences, d’obstacles, etc. C’est ce qui confère à cette vie une valeur universelle. Si nous considérons que nous vivons uniquement pour ne pas mourir, mais qu’un jour ou l’autre nous mourrons de toute façon, à quoi bon ? Quel intérêt ?

Par ailleurs, l’éphémère n’est pas éphémère en soi. Il n’est pas coupé de l’éternel. C’en est une composante. L’impermanent n’est pas impermanent en soi. Il est une phase du permanent. La minute est une partie de l’heure, qui est une partie de la journée, qui est une partie de l’année... qui est une partie de l’éternité.

Partant de là, tout ce que je fais ici, sur Terre, est une étape dans ma vie éternelle et permanente. La vie que j’expérimente est en lien direct avec mon parcours éternel. Elle n’est pas une parenthèse. Elle succède à et précède d’autres vies. Mes actes, mes choix, mes décisions n’ont de sens qu’en lien avec cette dimension universelle et éternelle. Quand je prends un morceau de pain et le mets dans ma bouche, tout l’univers est concerné. Rien n’est anodin ou aléatoire. Tout est juste. Tout est exact. Tout est parfait !

Serais-je plus intelligent que l’univers qui m’a fait comme je suis ?Ce serait le comble de la stupidité d’y croire !

Je n’ai pas choisi cette vie, mais je l’expérimente avec bonheur.L’univers est juste !


dimanche 20 décembre 2020

6 - Récit d'une EMI - Le grand livre akashique


J'arrive dans un endroit qui ressemble bien à l'espace où mes proches m'ont accueilli tout à l'heure. Et justement, l'un d'eux est là : mon grand-père maternel. Il est entouré de trois autres êtres. Je ne les connais pas. Probablement, je les ai identifiés sur-le-champ, mais je n'ai rien conservé dans ma mémoire les concernant. L’atmosphère est calme. Il fait un peu sombre. J’ai l’impression qu’une lumière vacillante, comme celle d’un feu de bougie, éclaire légèrement les visages de ces êtres, ou du moins ce qui s’apparente à des visages. Les êtres ont l'air assis. Devant eux, j'aperçois un grand livre ouvert, posé sur ce qui ressemble à une table basse. Le livre est gigantesque. 
 
L'un d'eux tourne les pages de ce livre. Ces pages contiennent l’histoire de mes vies, me disent-ils. Plus ils tournent de pages, plus je vois mes vies défiler devant mes yeux. C'est intriguant. Ils semblent tout connaître de moi. Seraient-ils des guides ? J'ai l'impression qu'ils savent tout de mon parcours dans l'univers. J’apprends que ma vie actuelle ne se limite pas à celle que je vis sur Terre. Celle-ci n'est qu'un épisode dans une succession infinie de vies. Je découvre également que je n'étais pas seulement un homme. J'ai été aussi une femme. Tels sont les rares souvenirs que je conserve de ce face-à-face. Il me semble aussi que, dans l'une de mes vies antérieures, j'étais un animal. Je ne m'y attarde pas. Pour être honnête, ces souvenirs sont confus. 
 
Après le grand livre, on me fait visiter un endroit où sont rangées mes vies côte à côte : mes vies antérieures et mes vies à venir. Curieux ! Je me trouve devant un meuble de rangement avec des cintres et des boîtes. Chaque cintre, chaque boîte contient une mémoire de mon parcours. Cet endroit est plus sombre que le premier. Il est si mal éclairé que j’ai du mal à distinguer les cintres suspendus et les boîtes empilées. 
 
Arrive alors le moment fatidique : le jugement, ou plutôt l'auto-jugement. Je vois défiler mes erreurs, commises sur Terre. Je m'arrête sur un passage où, sur Terre, j'avais abandonné une fille très proche de moi, sans la prévenir. Elle avait beaucoup souffert à cause de moi. J'étais responsable de cette souffrance qui avait duré des années, m'a-t-on rapporté. 
 
Là, je ne suis plus moi-même. Je suis cette fille. Je porte exactement l'une des robes qu'elle portait quand je l'avais connue. C'est épouvantable ce que je ressens : une angoisse intense et une déprime terrifiante. Je n'aurais pas de mots justes pour décrire ce qu'on appelle la souffrance ou la nuit de l'âme. Je sens une tristesse qui me déchiquette le cœur, une douleur qui traverse tout mon être. Je sens des lames qui découpent mes tripes. J'éprouve une grande amertume et beaucoup, beaucoup, beaucoup de regrets. Je ressens énormément de culpabilité. 
 
Je suis entièrement nu et désarmé face à cette douleur de l'âme. Je n'ai pas mon mental pour m'aider, pour me permettre de penser à autre chose, ou pour trouver des arguments ou des excuses. Je n'ai aucun moyen d'y échapper. C'est évident, puisque c'est moi-même qui me « punis ». On peut fuir un tortionnaire, mais pas lorsqu’on est soi-même son tortionnaire. 
 
Chose étrange : je vis une dualité. Je ressens ces émotions « d'enfer », tout en étant moi-même deux : elle et moi, la victime et le coupable. Je ressens exactement ce qu'elle a dû endurer après que je l'ai quittée sans la prévenir. Je ressens sa tristesse, son angoisse, et « en même temps » mon amertume et ma culpabilité. Somme toute, suis-je un seul être ? Ou deux ? Non. Assurément, je ne suis ni un, ni deux. En effet, ces notions de quantité sont des notions typiquement terriennes. Ici, devant ce volumineux livre karmique, je ne suis pas sur Terre et je ne suis pas un humain. Je suis une pure conscience, une pure information. À ce titre, je suis les deux à la fois. Puis, selon l'émotion du moment, je suis tantôt elle, tantôt moi. C'est cela, la magie de l'univers. 
 
Après cette scène de torture de l'âme, il y a eu d'autres scènes d'incarnation de différents personnages, dont l'un de mes frères. Mais mes souvenirs sont flous, trop épars pour en donner une restitution complète et cohérente. 
 
Je reviens à mes êtres. Je disais que, contre toute attente, ils ne me culpabilisent pas. Ils ne me jugent pas non plus. Au contraire, ils m’envoient une grande empathie et beaucoup de tolérance. Je ne ressens aucun reproche de leur part, mais plutôt un profond sens de responsabilité. Je développe une nouvelle vision de la responsabilité. J'y reviendrai un peu plus loin. 
 
Je quitte ce tribunal de l'âme et me retrouve avec un être qui surgit de nulle part et m'ordonne de le suivre.