Récit
de mon expérience de mort imminente
SALIM
BARACK
Introduction
2014 :
j’étais à la clinique des Cèdres en banlieue toulousaine, pour
une intervention chirurgicale, la quatrième en l’espace de deux
ans. On m’endort. Je sors de mon corps. Je me retrouve dans une
autre vie, sur un autre plan. Je vis une expérience assez singulière
que je n’ai conscientisée que six ans plus tard. Ce fut une
expérience de mort qui a duré quelques instants sur Terre,
mais une éternité là-haut. J’ai rencontré des êtres de lumière
et d’amour, j'ai reçu l'amour du divin, j’ai revu mes vies
antérieures, j'ai vécu le processus de création à l'échelle
subatomique, j’ai reçu la connaissance du cosmos et, enfin, je
suis passé près du « bas astrale » d'où provenaient
des hurlements et des cris terrifiants d'êtres en souffrance
d'enfer.
Lorsque
je suis revenu sur Terre, j’ai refoulé cette expérience dans mon
inconscient, pensant à une hallucination due aux produits qu’on
m’a injectés pour m’endormir. Mais cette expérience m’a
poursuivi cinq ans durant. Elle m’a complètement transformé. Il a
fallu attendre 2019 pour la conscientiser et comprendre les
transformations qu’elle a occasionnées dans ma vie ;
comprendre surtout que ces transformations étaient irréversibles.
La
sotie du corps
L’intervention
a eu lieu un matin du printemps de 2014. Je me réveille vers six
heures du matin, je me change, puis je m'allonge sur mon lit
d'hôpital pour attendre qu'on vienne me chercher. À tour de rôle,
chirurgien, anesthésiste et infirmières viennent dans ma chambre,
qui pour m’injecter des produits, qui pour mesurer ma température
et ma tension, qui pour me communiquer les dernières informations
avant le départ en bloc opératoire. Le tour des brancardiers est
arrivé. Je suis conduit à la salle des opérations, via un long
couloir.
J’arrive
dans une salle exiguë attenante au bloc. Je dois y attendre que la
place se libère pour rentrer dans la salle spacieuse du bloc. La
température est exceptionnellement froide. Je suis bien couvert.
J’attends. Allongé dans un coin de la salle, sur mon brancard, je
vois passer et repasser les transporteurs, conduisant les vivants
vers la mort et les morts vers la vie.
Mon
tour arrive. On me conduit vers le plateau. Il ressemble nettement à
un hangar de transit. Sont rangés, côte à côte, les brancards
avec au-dessus des corps humains en état d’endormissement
artificiel. On attend qu’ils commencent à en sortir pour les
conduire dans la salle d’attente. Les brancardiers viendront les
chercher pour les conduire à la vie. Ainsi pourront-ils remarcher et
poursuivre leur mission terrienne.
Mon
anesthésiste procède aux
branchements prévus aux machines qui vont momentanément prendre le
relais de mon cœur dans la poursuite de ma petite histoire sur
Terre. Les produits éteignent mes derniers intercepteurs, l’un
après l’autre. Je m'endors.
Je
ne sais pas par quelle magie je me trouve suspendu au plafond de la
salle opératoire. Je me sens très léger. J'ai l'impression que je
ne pèse pas un seul nanogramme. Je vole tout en éprouvant une
difficulté à me maintenir en équilibre. Je vacille.
Curieux
! Je suis en train de pénétrer dans le mur de la salle. Je suis au
milieu d'un tas de poussière. Le mur s'effondre sous mes yeux. Il
vole en éclats. Je ne vois que de la poussière. Chose bizarre,
cette poussière ne se dirige pas vers le sol. Elle ne tombe pas. On
dirait qu'elle échappe à la force gravitationnelle. Le mur reste
debout tout en volant en éclats. Conclusion, cette poussière dans
laquelle je nage est le tas de particules du mur en état
d'effervescence. Ces particules sont en état de vibration. Ils sont
donc vivants. C'est cela donc le mur dans son état moléculaire.
Je
réalise enfin que je suis en milieu des molécules vivantes qui
composent le mur. Ce dernier ne s'effondre pas, ne vole pas en éclats
comme je le pensais. Il est bien à sa place. Il est bien debout,
solide et il remplit toujours sa fonction de mur porteur. Seulement,
comme je me trouve dans une autre dimension, à une échelle
atomique, je ne le vois plus dans sa dimension géométrique
habituelle. Je ne vois plus sa grandeur. En fait, je ne le vois plus
comme mur. Je ne vois que des atomes qui vibrent, tout en étant
reliés entre eux.
Ces
atomes s'interpénètrent et se séparent dans un mouvement
extrêmement vif, trop rapide pour les suivre avec mes « yeux ».
Ils apparaissent et disparaissent. De là où je suis, en milieu de
ces atomes, je distingue vaguement un flacon en verre, posé sur
l'étagère la plus proche de moi. Il est comme derrière une voile
de poussière. Ça y est, je comprends un peu mieux. Je suis dans le
mur et j'aperçois le flacon, non pas de l'intérieur de la salle,
mais du mur. Je suis enterré dans le mur. Et c'est à partir du mur
que je projette mon regard sur le flacon et l'étagère qui le porte.
Et entre le flacon et moi, il existe ce voile transparent qui laisse
filtrer l'image du flacon et de l'étagère. Ce voile laisse aussi
filtrer l'image, très floue, du mobilier de la salle. Je vois
vaguement d'autres étagères et les accessoires de chirurgie posés
au-dessus. Je distingue, mais difficilement, les portes des placards
fermées. Ils apparaissent et disparaissent, s'approchent et
s'éloignent, comme dans un rêve. Je ne suis pas maître de la
situation. Je la subis. Je ne suis pas, non plus, maître de mon
ouïe. Je subis le mouvement des images visuelles à cette échelle
atomique.
Je
distingue aussi, par moments, le lit sur lequel je suis allongé. Il
me semble voir, très vaguement et au milieu d'autres images, les
corps de l'équipe médicale qui m'entoure. Et je ne comprends pas ce
qui se passe. C'est flou dans ma tête. Je pense que je rêve. Plus
loin, je vois les lits sur lesquels sont allongés les patients
endormis. Toutes ces images me viennent derrière ce voile
transparent qui ressemble fortement à un voile en poussière.
La
lumière de la salle est très faible. Elle est pâle. Je la vois à
travers l'étagère où sont rangés mes flacons. Donc, je suis
derrière l'étagère qui me sépare de la lumière, du mobilier, de
la table d'opération, de mon équipe médicale, de tout. Je suis
sorti de mon corps. Je ne suis plus qu'une particule, sorte
d'électron libre qui va là où bon lui semble. Mais je reconnais
que la vision de mon vrai corps allongé sur la table me laisse
perplexe. Tout est incompréhensible. Je fais le constat sans plus.
Je ne cherche pas à comprendre. Je ne réfléchis pas. Je subis. Je
suis comme dans un rêve.
Mais
ce qui me donne le vertige, c'est que j'ai l'impression par moment
que mes yeux passent derrière ma tête. Ils captent tout ce qui se
trouve derrière sans que je ne sois obligé de me retourner. Je vois
tout ce qui m'entoure. Ainsi, je sens que je suis toujours au milieu
des atomes et je fais partie d'eux. Je n'ai pas d'existence à part.
Ce sentiment va être renforcé, un peu plus tard, je me
transformerai en fleur et en papillon. J'y reviendrai.
De
là où je suis, derrière les étagères, je vois le bloc opératoire
entièrement métamorphosé. Il n'est plus reconnaissable. Il ne
représente plus une structure stable, rigide et compacte. Il n’est
plus un bâtiment avec des cloisons, des pièces distinctes ;
avec des canalisations, des câbles, des appareils, du matériel
logistique ; avec des flacons, des accessoires médicaux ;
etc. Les cloisons se transforment en amas d’énergie. Tout,
absolument tout, se transforme en énergie dispersée dans l’espace.
C’est irrationnel ! Je rêve !
J’ai
l’impression d’être sorti de mon corps. Je suis aspiré vers le
haut. Contrairement à toute attente, je ne me retrouve pas à
l’étage, dans son long couloir autour duquel les chambres des
patients se tiennent debout et se regardent jalousement. J’aurais
espéré voir le chariot des infirmières attendre sagement à côté
d’une porte. J’aurais aimé voir celui des agents de service,
chargé de plateaux-repas
et de carafes d’eau, traverser les chambres des patients, l’une
après l’autre. J’aurais aimé revoir ma chambre, située au
premier étage, et vérifier si mes affaires y sont toujours. C’est
impossible.
À
présent, je suis dans le noir total. Je ne vois plus rien. Les
images, qui jusqu'à présent ont meublé mon champ visuel, ont
subitement disparu. J'ai quitté cet espace de la salle opératoire,
réduite à des particules fines vibrant et se déplaçant dans tous
les sens. J'ai quitté cet espace pâlement éclairé. Je ne vois
plus rien, mais je sais que je bouge. Je ne suis pas mort. En fait,
si, je suis peut-être mort puisque j'ai vu mon corps tout à
l'heure, étendu sur la table opératoire. Mais non, je ne suis
peut-être pas mort, puisque je bouge. Oh là là, je suis aspiré.
Ça va très vite. Trop vite même pour savoir où je suis, plutôt,
ou vais-je ? Ça va tellement vite que je n'ai pas le temps de
réfléchir. Je subis cette forte attraction vers le haut.
À
présent, je ne vois plus de corps solides. Je ne vois plus la Terre.
Je ne vois plus ses montagnes et vallées.
Je ne vois plus ses cités, ses villes, ses rivières ou les
cheminées géantes de ses stations nucléaires. Je ne vois plus ses
routes et les bouchons interminables qui serpentent ses métropoles.
Je ne vois plus les gens marcher dans les rues, manger, dormir et
écrire, chacun sa petite histoire. Je ne vois plus les animaux de la
Terre, ni ses arbres. Je ne vois plus ses forêts, ou du moins ce
qu’il en reste. Tout a disparu de mon champ visuel. Je ne vois plus
que le noir partout, le vide.
Où
suis-je donc ?
Le
tunnel et la lumière
La
réponse à ces questions ne tardent pas à arriver. En fait, je
distingue un tout petit rond de lumière. Imaginez une chambre
sombre, fenêtres et volets complètement fermés, avec un petit trou
de quelques millimètres de diamètre qui projette un rayon de soleil
vers le sol, formant ainsi un rond lumineux. C'est a peu près ça.
Maintenant,
ce petit disque lumineux s'agrandit. J'ai l'impression de monter vers
cette lumière avec une vitesse dépassant l'entendement. Plus je
monte, plus grand devient ce rond lumineux. En fait, plus ce rond
lumineux s'agrandit, plus je réalise que je monte. Logique. Là, je
sais que je suis dans un tunnel. Cela devient une évidence.
De
surcroît, je sais maintenant que j'évolue dans un tunnel
cylindrique, puisque la lumière tout au bout est ronde. Donc, c'est
bien le fameux tunnel de la mort dont parlent nos ancêtres ?!
Je n'ai jamais cru à cette histoire. Eh bien, j'y suis ! Une
amie m'en avait parlé en 1994. Il m'a parlé d'un présumé tunnel
noir par où l'on passe tous, une fois qu'on est mort. J'avais souri
à l'époque en lui rétorquant « mais comment le sais-tu ?
Tu l'as vu du tes propres yeux ? ». J'appartenais à cette
race de gens qui ne croient que ce qu'ils voient. Eh bien,
maintenant je le vois et, pire, je suis dedans.
Il
n'y a personne à côté. C'est hyper silencieux. C'est calme. Pas un
seul bruit. On dirait le néant. C'est très vaste. Je ne vois pas la
paroi. Je ne peux rien voir de ce qui m'entoure. Ça va vite, très
vite même. Toutefois, j'ai largement le temps de constater que je
pénètre un monde nouveau, curieux et intriguant. Un monde que je
n'ai jamais vu. Un monde dont je ne soupçonnais point l'existence.
Tel est le paradoxe. Ça va très vite, mais j'ai le temps de faire
beaucoup de chose au niveau de ma conscience.
C'est
un paradoxe dans les apparences, car en réalité, je pénètre un
espace différent. Je bascule vers une dimension différente. La
durée et le temps n'ont pas le même contenu. Une nanoseconde ici,
dans notre petite caverne, vaut des milliers d'années dans les plans
supérieurs. Résultat, je viens de changer de plan et ma conscience
doit changer de paramètres pour comprendre. Enfin, pas si vite.
Vivons d'abord cette nouvelle expérience, unique dans son genre, je
verrai par la suite. Le temps de comprendre viendra. Patience !
Ça
y est, j'arrive au bout du tunnel. La petite lumière est devenue
géante. En réalité, elle était géante depuis tout à l'heure.
Sauf que j'étais loin, très loin. A quelle distance ? Mille,
dix mille, un million de kilomètre ? Je la voyais petite.
Maintenant je réalise qu'elle n'est ni petite, ni ronde. Que vous
dire ? Elle est d'une grandeur inégalée. C'est comme un volcan
immense d'où jaillissent des flammes blanches. Ces flammes montent
très haut, expansent sur un très grand rayon, puis disparaissent
dans l'horizon pour laisser place aux flammes d'amour suivantes qui
sortent de ce volcan.
Je
pénètre ce gros volcan d'amour. Mon corps (je dois dire ma
conscience, car mon vrai corps est resté sur Terre. Je dois être à
des millions d’années de lumière. Qui sait?!) se laisse
transporter par les flammes blanches. Il se laisse traverser par une
suite de vibrations qui m'envoient des décharges émotionnelles
m'installant dans des sensations orgasmiques exceptionnelles. Ces
sensations sont d'une intensité inégalée et d'une puissance valant
dix milles fois une sensation orgasmique normale.
Mon
corps (ma conscience), ou plutôt, ce tout petit corps invisible à
l’œil nu, que je suis maintenant, se laisse transporter par les
vagues de ce géant volcan sans résistance aucune. A présent, je
« nage » dans ce volcan d'énergie, comme si je suis au
fond de l'eau dans une mère relativement calme. Je me laisse
transporter par l'eau et je vacille au grès de ses courants. Enfin,
ce qui était juste un trou lumineux, pointant en haut du tunnel,
est maintenant, bel et bien un volcan d'amour universel. Je baigne
dedans tel qu'un oiseau traversant de ses ails un gros nuage. C'est
le bien être à l'état parfait.
La
blancheur de cette lumière vocanique ressemble à la blancheur du
coton pure. Elle est différente de la blancheur lisse et un peu
transparente d’une lune traversant le ciel en pleine journée. Elle
ne ressemble pas à la lumière éblouissante du soleil d’où
jaillissent des rayons, desquels on se protège les yeux. C’est une
lumière qui,
à double titre, fait penser
au coton pur. Elle m’y fait penser par sa couleur. C’est du blanc
pur. Mais elle m’y fait penser aussi par sa texture délicate et
agréable. La majorité des expérienceurs parlent
de lumière cotonneuse. Ils décrivent bien cette sensation agréable,
douce, aimante, protectrice et enveloppante que nous donne cette
lumière. C’est une lumière divine. Elle me traverse. Elle est en
moi et je suis en elle. On se confond tous les deux, on se mélange,
on s’imbrique, on fusionne. Je ne vois plus cette lumière comme
quand j’étais au fond du tunnel. Maintenant, je la vis en moi. Je
la respire. Je baigne dedans. Débarrassé de mon corps, tout est
devenu possible pour moi. C’est la magie de l’univers. Je ne suis
plus le patient que
j’étais. Je ne suis plus le malade qui a
besoin d’être soigné. Je ne manque absolument de rien, ici. J’ai
tout. Je suis tout.
Rencontre
avec les êtres de lumière
Je
suis parfaitement conscient et lucide. L'effet brouillard de ce
nouvel espace m'empêche certes de distinguer des corps ou des
objets, mais j'ai la conscience bien lucide. Ce feu ne ressemble ni à
la lumière solaire ni à celle de la lune. Il ne ressemble qu'à
lui-même, donc à rien d'autre. On a beau chercher des analogies
pour mieux le présenter et le rapprocher de la perception de notre
mental. En vain. Ce feu, cette lumière, cet amour, cette montagne
d'ondes et de vibrations ne ressemble qu'à elle-même et à rien
d'autre. Je suis dans un monde nouveau. Un monde que je n'ai jamais
vu auparavant. Je suis dans un espace qu'aucune culture ne m'a décrit
sur Terre. Je dois me rendre à l'évidence. Je suis dans un endroit
qui n'est pas la Terre. Je suis dans ce qu'on appelle communément
l'au-delà.
J'ai
laissé le tunnel derrière moi. Je ne suis pas pressé d'y
retourner. Chose étrange, je ne suis pas anxieux. Je ne suis pas
paniqué. De fait, je ne ressens aucune émotion. J'avance dans cet
espace extraordinaire comme l'énergie vibratoire me pousse. Je ne
marche pas. Je ne possède pas de pieds, ni de jambes. Et puis, il
n'y a pas d'espace. Pour aller d'un endroit à un autre, il suffit
que j'y pense et c'est fait. Il n'y a pas de distance à parcourir.
Je découvre qu'avec ma conscience je peux me déplacer où je veux,
comme je veux, sans limite. Je sais que j'ai visité plusieurs
endroits dans l'univers. Je le sais, parce que je le sens. C'est
enregistré dans ma mémoire profonde. J'ai beau essayer de m'en
souvenir. Ce n'est pas évident. J'étais dans une autre dimension
et, hélas, je n'ai pas su ramener dans mes bagages beaucoup de
souvenirs précis de ce voyage au fin fond de l'univers.
Je
distingue vaguement des formes. Elles sont de différentes tailles.
Il y a comme un brouillard qui colonise l'espace. Il laisse filtrer
des visages. J'en distingue, non sans peine, ceux de mes proches. Je
reçois un message d'amour, de bienveillance et d'empathie. Je
distingue les visage de mon grand-père maternel, de mon père et de
mon oncle. Tous les trois sont décédés. Il me semble aussi
distinguer le visage d'un oncle à ma mère. Lui aussi est décédé.
Je vois d'autres êtres que je ne peux pas identifier clairement et
avec certitude. Toujours est-il, identifiés ou pas, le point commun
de tous ces êtres est cette énergie d'amour qu'ils dégagent
généreusement. Je la reçois pleinement dans ma conscience. Je la
sens pénétrer dans mes cellules et faire vibrer mon corps
énergétique.
Ces
êtres sont en paix. Il sont très sympathiques, accueillant et
aimants. Ils sont venus tous pour m'accueillir et me rassurer. Bon,
je ne dis pas que j'ai peur. Je ne dis pas que je suis anxieux. Mais
leur présence me procure plus d'assurance.
Ultérieurement,
ici, sur Terre, j'ai bien revu mon grand-père lors d'une sortie de
corps en 2020. J'étais en pleine conscience. Là, à l'inverse, je
n'éprouve aucun doute. Il était en train de jardiner, ma mère
tournant autour. Elle avait un corps d'un magnifique papillon. Elle
volait autour de son père, partait très loin dans le ciel, puis
revenait. Magnifique !
J'ai
revu également mon père, à la même année 2020. C'était un soir.
Il était toujours dans la même position. Il avait l'habitude de
venir me voir dans mes rêves sombres ; depuis sa mort tragique en
1978. Depuis, je rêvais de lui assez souvent ; toujours dans la même
position. Il me fixait à travers d'un vasistas, près du plafond. Je
n'apercevais que son visage, sombre, figé et triste. Ils s'en
suivaient systématiquement des événements sombres et angoissants
qui complétaient bien la scène pour en faire un véritable
cauchemar. Mon père était parti de manière inattendue suite à une
hémorragie cérébrale. Il n'avait pas achevé sa mission. Et c'est
pour cette raison qu'il revenait me voir. Mais il ne me disait rien.
Il ne parlait pas. Juste il me fixait des yeux. C'était une vraie
torture psychologique pour moi.
Cette
fois-ci, ce n'était pas dans un rêve que je l'ai vu. Je ne dormais
pas. C'était en milieu de soirée, vers huit heures trente à peu
près. Il
est
arrivé et a pris la même position. Il me regardait sans mot dire.
Là par contre, j'ai tout compris. J'ai compris ce que je dois faire,
et en même temps j'ai compris que je n'étais plus le même. Je
devais le libérer. C'est ce dont il avait besoin, le pauvre. Il
avait besoin que je lui dise « Pars papa. Tu n'as plus rien à nous
devoir. ». Je ne l'ai plus revu.
Repartons
dans l'autre vie. Je suis accueilli par ces êtres dans un espace
rempli d'énergie. Je ne vois pas de corps solides ou d'objets
physiques. L'environnement est légèrement brouillardeux. La lumière
ressemble fort à celle d'une journée terrienne nuageuse, calme,
paisible, sans averses, sans vent. Mes interlocuteurs ont des formes
d'énergies. Ils ne possèdent pas de corps physiques. Sont-ils assis
? Debout ? Sont-ils statiques ? En mouvement ? Est-ce qu'ils marchent
? Est-ce qu'ils courent ? Je ne dispose d'aucun moyen de le vérifier.
A priori, non. Ils sont constitués d'énergie, et, selon toute
probabilité, moi aussi.
Ils
m’accueillent avec une bienveillance extrême. Je reçois un amour
exceptionnel et inconditionnel. Ils me disent que je n'ai rien à
craindre. Ils me font comprendre qu'ici, tout est amour. Leurs
sourires m'envahissent et m'apaisent. Je me sens rassuré auprès
d'eux. Ils me disent qu'ici, je suis accepté tel que je suis, je
suis aimé tel que je suis. Je suis aimé parce que je suis un être,
une créature. Je n'ai absolument pas besoin de faire quoi que ce
soit pour mériter cet amour. Il m'est donné parce que c'est ainsi
que cela fonctionne sur ce plan. Les liens entre les êtres, quels
qu'elles soient, sont des liens d'amour inconditionnel et d'empathie.
Il n'existe pas de liens de haine, de rejet ou de négligence. Ils
prennent vraiment soin de moi, de manière très naturelle. Jamais,
je ne me suis senti porté de telle façon ici sur Terre, sauf
peut-être quand j'étais bébé. Et justement, c'est le sentiment
que me procure cette bienveillance, aussi généreuse que pure. Mais
faut-il se rendre à l'évidence ? Il n'y a pas d'âge sur ce plan.
Le temps n'existe pas.
La
différence avec la vie sur Terre réside dans le caractère de «
conditionnalité ». L'amour sur Terre est le résultat de quelque
chose qui le précède et qui n'est pas l'amour. Il est également le
moyen d'obtenir quelque chose ou d'atteindre un objectif. Sauf pour
le cas de l'amour inconditionnel que nous éprouvons naturellement
pour ses enfants, ses parents, ses proches, son âme sœur. Sur le
plan où je suis là, l'amour n'est pas juste un ensemble de
sentiments que l'on éprouve. C'est une énergie naturelle. Elle est
donnée à tous les êtres qui habitent ce plan, sans condition.
C'est une énergie divine. Logiquement, tout ce qui est divin est
donné naturellement. Il est en nous. Nous n'avons point besoin de le
chercher. Il fait partie de notre conscience ou notre âme. Ce n'est
pas le résultat d'un processus. C'est le processus lui-même. Et le
divin (ou la divine) n'est autre chose que ce que nous sommes et il
est le tout dont nous faisons partie.
Mon
dialogue avec mes êtres proches est un dialogue de conscience à
conscience. Comme nous n'avons pas de corps physiques, nous
communiquons à travers des ondes, me semble-il. Ces ondes
transportent les informations dans les deux sens. L'information reçue
arrive dans ma conscience comme par magie. Elle s'y installe. Je la
sens instantanément. Aussitôt que mon interlocuteur m'envoie
l'information, je la reçois et la conscientise. Mieux encore,
aussitôt il la pense, je la pense.
L'hypothèse
qu'on soit liés par de multiples canaux subtils est plus que
crédible. Sinon, comment pourrait-on communiquer instantanément et
penser la même chose en même temps. Quand mes interlocuteurs
pensent que je suis bienvenu, ils n'ont pas besoin de me le dire,
puisque je le pense en même temps qu'eux. Quand ils pensent que je
n'ai rien à craindre, que je ne dois pas avoir peur, que je n'ai pas
à culpabiliser, que sur ce plan tout est amour, ils n'ont pas besoin
de me le dire. Je le pense en même temps qu'eux.
Dôme
d'énergie divine
Mon
voyage dans cette dimension se poursuit. Désormais, je ne vois plus
mes proches décédés. Je ne communique plus avec eux. Toutefois, ce
qui va m'arriver est inédit. C'est invraisemblable ! . Je sens
une décharge puissante de vibrations d'amour qui m'emporte. D'où
cela pourrait-il venir ?! Autour de moi, il n'y a personne. Je
réalise petit à petit que cette décharge vient d'en haut. Je vois
(je veux dire, je sens.) un gros volcan d'énergie au-dessus de moi.
Mais qu'est-ce que cela pourrait-il bien être ?!
Une
énergie géante s'est formée au-dessus de ma « tête ». Une
énergie puissante d'amour, d'empathie et de clémence me tombe
dessus. C'est phénoménal. C'est prodigieux. C'est divin ! Pourquoi
moi ? Méritais-je réellement ce cadeau merveilleux du ciel ?
J'aurais tout imaginé ! Suis-je près de la puissance de l'univers ?
Dieu ? Non. Je ne pense pas. Ça doit être une erreur. Ce n'est pas
pensable !
Et
pourtant ! Quoi que me dise mon mental, je suis bel et bien près
d'une puissance prodigieuse. C'est considérable. Impossible de
décrire ce que je vois, ce que je ressens, ce que je vis à présent.
Dieu est là, juste au-dessus. Je le touche. C'est inimaginable ce
qui m'arrive ! Ce n'est pas un asile psychiatrique qu'il me faut. Il
m'en faut beaucoup plus. C'est Dieu « en chair et en os ». Je veux
dire, « Dieu » le vrai. Dieu de l'univers, pas celui des
religions. Dieu, l'énergie. L'énergie d'amour.
A-il
une forme ? Non. Je suis formel. Dieu qui est près de moi, ne
possède pas de forme. Et il se trouve que moi non plus, je n'ai pas
de forme ! Vous comprenez quelque chose ?! A-t-il des dimensions ?
Non plus. Il n'est ni petit, ni grand, ni mince, ni gros. Est-ce
qu'il est debout, assis, couché ? Non plus. Il n'est rien de tout
cela. Est-ce qu'il marche ? Non. Et alors il fait quoi ? Il donne de
l'amour. Oui, il me plonge dans un océan inépuisable d'amour et de
bienveillance. Il n'a ni forme, ni dimensions, mais il est présent.
Il est là juste au-dessus.
Je
n'ose pas trop hisser mon regard pour le voir. Je ne sais pas
pourquoi. Je n'ai jamais compris pour quelle raison. Mais je ne
risque pas de le savoir, car je ne décide de rien, je subis les
événements. Résolution prise : je dois me laisser emporter par ce
volcan divin. Je suis dans le royaume du divin. Il n'y a aucun doute.
Oui, j'ai du mal à le révéler. Oui, j'ai beaucoup de mal à
l'assumer. C'est normal, car je fais partie d'une race humaine qui
n'y croit pas. Une race qui doute. Une race coupée de sa racine et
qui tente de reconstituer le puzzle comme elle peut. Une race qui ne
croit que ce qui est visible à l’œil nu. Je suis influencé par
la culture de cette race et j'hérite de ses propres blocages. Je
porte ces blocages. Et c'est la raison pour laquelle je doute
moi-même quand je «pense». En revanche, quand je cesse de
« penser », quand j'écoute la voix de mon intuition, le
doute s'évapore.
Je
ne détiens pas de « preuves » matérielles de ce que j'ai vu. Et
ce que j'ai vu n'est pas matériel. Je suis cette particule
infiniment petite, qui tout à l'heure se baladait entre le mur et
les étagères du bloc opératoire. Cette particule subatomique,
c'est ma conscience. C'est tout ce que je suis à présent.
N'imaginez pas que j'ai un corps avec des mains, des pieds, une tête,
un cerveau, etc. Non. Je ne suis qu'une particule infiniment petite
qui est consciente d'elle-même.
Elle
a mis dans sa tête qu'elle a vu Dieu et il est impossible de le lui
en extraire. Impossible de la convaincre qu'elle hallucine.
Impossible de la convaincre que ce qu'elle a vu, « c'est dans la
tête » comme dirait l'autre. Impossible de la convaincre que c'est
le reste de l'activité électrique du cerveau qui lui fait voir des
images irréelles. Impossible de la convaincre qu'elle est sous
l'effet de psychotropes. Elle est d'un entêtement assez rare. Ce
n'est pas un asile psychiatrique traditionnel qu'il lui faut. C'est
un asile pour conscience têtue. Du reste, elle doit être condamnée
pour être sortie de son corps pour aller rencontrer le créateur.
Quoi qu'elle pourrait toujours dire qu'elle n'est jamais sortie
d'aucun corps physique. Elle pourrait prétendre qu'elle n'a jamais
été emprisonnée dans un corps. Pire, elle pourrait se targuer
d'exister partout et nulle part. Mais, on n'est pas obligé de la
croire ?
Cette
énergie géante, qui rayonne sur cet endroit, est complètement
différente de ce que j'ai vu tout à l'heure en présence de mes
proches. Je me sens petit, extrêmement petit, en présence d'une
énergie divine. Cette énergie me parle. Je reçois des informations
par ma conscience. Elle me dit que je suis aimé comme je suis. Elle
est fière de moi. C'est un très beau message. Je sens que cette
énergie vient droit d'une source divine. Longtemps, j'ai éprouvé
des difficultés à en parler. Je sens au fond de mon âme que j'ai
dialogué avec le divin. Mais comment le dire ? Ou plutôt, comment
le dire aux gens ? Et puis, tout compte fait, pourquoi est-il si
important de le révéler aux gens ? Au fond, cela n'a aucune
espèce d'importance. Les gens qui n'ont pas vécu cette expérience
ne peuvent ni valider ni invalider ce que j'ai vécu. La science, de
son côté, n'a pas encore résolu les problèmes de la Terre pour se
focaliser sur ceux de l'au-delà. Les scientifiques sont encore dans
le déni eu égard à ces questions de la vie sur les autres
dimensions.
Un
tel propos peut me valoir un rejet ou une condamnation sociale. Va
dire au gens que tu as rencontré le divin ! Va leur dire que tu as
dialogué avec lui ! Va leur dire que tu as reçu un message d'amour
et de clémence de sa part ! C'est hautement risqué. Te taxer de fou
illuminé serait la moindre des réactions. Il n'en demeure pas moins
qu'au moment où j'écris ces lignes, je sens cette vérité à un
niveau vibratoire. Mais je comprends que les gens ne prennent pas au
sérieux ce type de propos, soit parce que pour eux, le divin
n’existe pas, soit parce qu'il existe mais il n'est pas possible de
le rencontrer. Il est ailleurs, loin, très loin. En aucun cas,
personne ne pourrait l'atteindre. Probablement, ont-ils raison ! Peu
importe les avis, ce sont les expériences tangibles qui tranchent.
J'ai bien rencontré le divin !
Que
m’envoie cette puissance ? De la « bienveillance »,
et c’est la première sensation que j’éprouve.
C’est comme si je suis là à jouer dans une cour de récréation
comme un enfant, sous le regard bienveillant de cette puissance. Je
suis petit, très petit, infiniment petit « à côté »
d’un phénomène d’une grandeur inégalée et sans limite. Une
grandeur qui dépasse tout. Un phénomène incommensurable d’amour
et de tendresse.
Cette
puissance m’envoie aussi de l’amour pur. Vous voyez le sentiment
que vous éprouvez quand vous aimez votre enfant ? La sensation
qu’il vous procure quand il vous sourit, quand il prononce ses
premiers mots, quand il fait ses premiers pas ?
Vous avez une sensation joyeuse et pleine, une sensation
indescriptible. C’est une sensation de vie, d’énergie et de
plénitude. C’est une sensation provoquée par la vie qui jaillit
tout doucement de la bouche de votre enfant, de ses pieds, de ses
bras, de ses petites mains, de ses mouvements, de ses regards. C’est
de l’amour pur.
Cet
amour pur n’est pas un sentiment contingent ou limité dans le
temps. C’est une énergie qui ne s’éteint jamais. Elle dérive
d’un phénomène hors temps que représente cette puissance que je
peux qualifier de divine. Depuis
que j’ai rencontré cette puissance de bienveillance, de protection
et d’empathie, cette énergie d’amour et de lumière, je ne vois
plus la Terre, l’homme et la société comme avant.
Cette
énergie m’accompagne tous les jours. Elle est omniprésente. Quand
je suis occupé par les choses de la vie, le travail, les courses,
etc., il arrive qu’une vibration me traverse de manière inattendue
et m’amène une information. Elle m’ordonne de me connecter.
J’obéis. Certains s’étonneraient de ces propos. Ils se
poseraient la question sur ma santé mentale. C’est déjà arrivé.
Cela fait partie des petites habitudes des habitants de la caverne.
Ça ne présente aucune importance.
La
création
Là,
je viens de changer de plan. Je suis monté plus haut. Maintenant, je
traverse un plan de l'univers où tout, absolument, tout ce qui
m'entoure de près ou de loin, vibre. Je vois des atomes de toute
couleur, de toute forme, en vibration permanente. Curieux, on dirait
qu'ils dansent ! Ils vibrent en suivant une harmonie absolument
prodigieuse. C'est la symphon6ie de l'univers. Je l'écoute à
présent. Je vibre avec. Je la sens me traverser de la tête aux
pieds. Les particules suivent ce chant symphonique et produisent des
vibrations qui les font apparaître, puis disparaître pour
réapparaître de nouveau. Par moments, des images fractales se
dessinent dans mon champ visuel. J'ai l'impression que ce sont les
atomes qui se regroupent et donnent lieu à différentes formes. Des
formes se créent puis disparaissent. Et c'est la musique qui met
tout ce monde en mouvement. C'est fabuleux !
Tout
ce spectacle se déroule dans une ambiance lumineuse et très
agréable. Je sens un amour divin, sans limite. Je suis porté dans
un monde de rêves, mais réel. Un monde qui fait du rêve une
réalité émouvante. J'ai du mal à fixer une image pour longtemps.
Les événements s'enchaînent et s'accélèrent. Je forme un avec
tout ce monde qui m'entoure. Je fais un avec ces belles formes où
les particules les plus fines s’entrelacent, s'imbriquent, se lient
entre elles. En les regardant faire, je sais que je suis en train de
vivre, de près, le processus de création. Je sais que ces
mouvements vibratoires sont à l'origine de ces infimes particules.
Celles-ci vibrent sur les airs de cette musique symphonique et se
recréent, se reproduisent. Elles disparaissent puis réapparaissent
sous une autre forme. J'aurais filmé cette scène si j'avais mon
smartphone. Mais je n'ai emporté que ma conscience.
Je
survole un vaste champ couvert de très belles couleurs. Leur aspect
est extrêmement différent des couleurs de la caverne. Elles sont
très intenses, brillantes, mais très douces et tendres. J’observe
des particules microscopiques en vibration. J’en distingue des
fleurs et des papillons. J’ai l’impression que l’univers chante
et vibre en permanence. Tout vibre autour de moi. Je vois des fleurs
de toutes les couleurs et les senteurs, chatouillées par des
papillons qui volent autour. C’est un univers de rêve. C’est le
beau à l’état parfait.
J'ai
l'impression d'être monté encore plus haut. J'arrive à un endroit
sombre. On dirait qu'il fait nuit. L'espace est tout noir, mais les
formes qui peuplent cet espace, sont lumineux. Je vois de très
belles couleurs brillantes et lumineuses. Les couleurs, que j'ai vus
tout à l'heure, était du genre pastel. Celles-ci, en revanche sont
très brillantes. Leur brillance traverse les formes lumineuses qui
m'entourent. Ah, maintenant, je deviens petit, très petit. Je suis
en train de frayer un chemin parmi des plantes touffues et
entremêlées. Je vois devant, derrière, partout. J'avance au milieu
de cette forêt magique.
Stop
! Mais qu'est-ce que je vois ? Une forme, on dirait une tige qui est
en train de naître. Elle vibre. Elle grandit. Ho, tiens, une
feuilles toute petite pousse dans la tige. Elle sort. Elle vibre et
en vibrant, elle s'étend. En voilà une deuxième feuille, puis une
troisième, etc. C'est magique. Vous imaginez ?! Je vois de mes
propres yeux le processus de création de la vie. Fabuleux ! J'ai
bien fait, tout compte fait, de quitter mon corps. C'est sans regret.
C'est
inhabituel ! C'est inédit ! C'est surprenant ! Là, je suis
transformé en papillon. Quoi ? Je déconne ? J'hallucine ? Pour
vous, sur terre, oui. C'est possible que je sois en train
d'halluciner. Mais je suis ailleurs. Je suis à un endroit où
apparemment les règles de l’existence et de la vie n'ont rien à
voir avec celles de la Terre. Oui, je suis un papillon. Là, je suis
en train de bouger mes ails. Elles sont étendues. Mon corps est très
petit et léger. Je vole. Je sursaute au milieu de ces magnifiques
tiges. Je me déplace d'une fleur à une autre. Ah, tiens. Je ne suis
pas seul. D'autres papillons s'approchent de moi. Ils sont tout près.
Certains se posent sur des fleurs, d'autres continuent à voler.
Mais
j'hallucine ou quoi ? Qu'est-ce qui m'arrive ? Je ne suis plus
papillon. J'ai arrêté de voler. Mes copains papillons sont toujours
là, mais, moi, je ne suis plus comme eux. Je suis une fleur. Vous
entendez ? Je deviens une fleur et de l'intérieur, je vois les
feuilles qui m'entourent. Je suis dans un corps transparent. Je vois,
comme à travers une vitre, les fleurs accrochées à mon corps. On
vibre toutes sur les notes de la symphonie. Ah, tiens, un papillon
s'approche. Il est en train de se poser sur la fleur qui se trouve à
mes côtés. Il me regarde. Je distingue nettement ses yeux et les
petites cornes toutes fines qui sortent de sa tête. Il s'en va.
C'est un véritable cirque de magie. Je comprends les gens qui ne
nous croient pas. Et comment admettre ces histoires à la limite de
la débilité ?! Et pourtant, c'est vrai.
Cette
expérience fut singulière. J’ai pu vivre, de l'intérieur, le
processus naturel de la création. Par « l’incorporation »
d’un papillon et d’une fleur, j’ai vécu de l’intérieur la
création permanente au niveau subatomique. J’ai pris conscience
que c’est par la vibration des atomes ou de leurs composantes,
encore plus fines, que l’énergie se crée. Cette énergie ne se
crée pas seule, ni n’importe comment. Elle suit un rythme et une
harmonie grâce à l’apport de la musique. C’est en chantant que
l’univers crée. C’est curieux, mais il me semble que c’est
ainsi que l’univers fonctionne.
Ça
y est. Ma ballade dans ce paradis nocturne touche à sa fin. Je suis
redevenu moi-même. Je ne suis plus ni papillon ni fleur. Je suis
redevenu moi, c'est-à-dire cette conscience qui se promène dans
l'univers comme bon lui semble. Je quitte cet endroit et me dirige
vers la sortie. De loin, je visualise une grande fleur toute belle.
Je la fixe. Elle présente des feuilles toutes rouges ; certaines
penchent vers le noir à certains endroits. Qu'est-ce qu'elle
représente pour moi ? Pourquoi je la fixe ? Je ne sais pas ? Elle
est gravée dans ma mémoire. Je n'ai jamais su pour quelle raison.
La seule chose que j'ai remarquée est qu'elle ne semblait pas vibrer
comme les autres. Mais j'en étais loin pour observer avec précision
son état. Je m'en vais.
L'expérience
du néant
Ho
là là ! Où suis-je ? Mon Dieu ! Mais je suis monté encore plus
haut et plus loin. Je ne vois plus aucune forme. Je suis comme
suspendu dans un grand vide. On dirait qu'il fait jour. Mais c'est,
un jour, bizarre. Il n'y a pas de soleil pour l'éclairer. J'ai
l'impression de voir. Mais voir quoi ? Rien. C'est curieux ? C'est
intriguant ? Je suis dans un endroit où je vois tout, mais ce «
tout » est "rien", absolument rien. Il n'y pas de formes,
pas d'arbres, pas de fleurs, pas d'êtres vivants, pas de planètes,
pas d'étoiles. Rien. Qu'est-ce cela pourrait bien être ?
Le
tunnel que j'ai traversé, la lumière dans laquelle j'ai vibré, les
êtres que j'ai rencontrés, mes proches et les autres, tous cela est
resté dans les plans inférieurs. Je suis monté très haut, à des
millions d'années de lumière. Je suis dans un endroit vide. Est-ce
le néant ? Mais qu'est-ce que je suis en train de vivre ? N'est ce
pas trop un être simple ? Si ça s'avère que je suis monté
jusqu'au néant, il y aurait de quoi perdre la raison. Mais comment
l'on peut vivre dans le néant, alors qu'il n'existe pas. Quoique ?
Je ne peux pas dire qu'il n'existe pas, puisque j'y suis à présent.
Et j'y suis jusqu'au coup !
Je
ne suis plus soumis à aucune force gravitationnelle. Je vais seul
dans ce néant gigantesque. Je vois constamment à 360°, comme
lorsque j'étais dans les plans inférieurs, mais là, je ne vois que
le vide. Et quand je dis « vide », c'est vraiment vide. Je vois le
« rien », mais je vois. Je ne peux pas dire que je ne vois rien. Je
vois plutôt le « rien » en chair et en os. Allez raconter cela aux
gens et vous serez bon pour un internement à vie. Vous prendrez même
le risque d'être ressuscité pour un deuxième internement. Autant
garder le silence.
L'univers
est extrêmement vaste, mais il n'y a rien autour, ni à l'horizon.
Il n'y a rien qui vibre. C'est le calme plat. Pas de particule, pas
d'atome, pas d'énergie, pas de lumière, absolument rien. La
question : et moi dans ce vide ? J'existe ou pas ?
À
la différence des émotions que j'avais eues sur les plans
inférieurs, sentiment d'amour, de bienveillance, d'empathie ; etc.
Ici, dans ce vaste champ du vide, je ne ressens rien du tout. Pas une
seule émotion, infime, soit-elle. Puis-je conclure que je suis, à
ce moment, vide ; vide de sentiments et de tout ?! Il y a de quoi «
perdre la boussole ». Comment intégrer que je sois une « chose »
vide dans un « néant » vide ? Il est impensable pour le langage
terrien de rapprocher cette expérience de l'entendement humain. À
moins de se taire et de ne rien dire, je ne vois pas comment en
parler !
Je
regarde en dessous de moi. Je ne vois rien. Je ne suis pas porté par
un support qui serait en dessous de mon corps. Je ne suis pas non
plus suspendu à un support qui serait au-dessus de moi. Je suis sur
le vide. Je suis dans le vide. Tout ce qui m'entoure, c'est du vide.
Et c'est extrêmement vaste. Je regarde loin. Il n'y a rien. À la
différence de l'épisode où je survolais le champ paradisiaque,
ici, je ne vole pas. Je ne bouge pas. Je ne vibre pas. Je ne fais
rien, absolument rien. Je fais l'expérience du vide. Pas un nuage
dans l'horizon, pas un oiseau qui vole, pas un satellite, pas une
étoile, pas une couleur, pas un vent, pas une montagne, pas une
vallée, pas un brouillard, pas un papillon, pas une fleur, rien.
Je
suis monté très haut. Je suis loin de tout. Je sais que je suis
dans un des plans les plus lointains, les plus hauts, où rien,
absolument rien ne se passe. Mais bizarrement, je ne ressens aucune
panique, aucune inquiétude, aucune peur. Je ne ressens pas
d'assurance ni de sérénité, non plus. Je ne ressens rien, ou
plutôt, je ressens le « rien », le « vide », le « néant ».
Mon humble conclusion, le néant existe et c'est ce que je vis à
présent.
Tout
à l'heure, j'étais sur un plan inférieur où je voyais la vie.
J'apercevais du mouvement. Le mouvement des êtres de lumière. Le
mouvement des particules de l'univers. Je voyais la vie dans le
mouvement de disparition et d'apparition, de dislocation et de
régénérescence des atomes et de leurs composantes. Je voyais la
vie aussi dans les fils ou les « cordes » qui les lient,
car rien n'est isolé. Tout est lié à tout. Je voyais le changement
et l'évolution de la particule d'un état à un autre. Moi-même, je
vivais et je changeais. Je passais d'un état à un autre. Je
survolais le champ du paradis, j'incarnais des êtres vivants,
d'abord un papillon puis une fleur. Je mémorisais les événements.
La preuve est que je suis en train de les relater. Or, ici, dans ce
vaste néant, il n'y a absolument rien que je puisse mémoriser. Il
n'y a pas de mouvement, pas de changement, pas de vie. Aucune image
n'est mémorisable puisqu'il n'y a rien. Et ce « rien » possède
cette spécificité qu'il ne peut en aucun cas se transformer en
image ou avoir une forme. Et le comble, moi qui suis censé mémoriser
quelque chose, je suis vide. Il n'y a rien en moi. Je fais partie de
ce néant. Je le suis à présent. Il va me falloir trouver un moyen
on pour ne pas écoper d'un troisième internement. Ce qui serait,
dans le langage courant, un « triplage », dit en bon français, un
triplement.
Je
peine à décrire ce que je vis en cet instant. Bon. Mais je ne vais
pas dire que le néant est noir alors qu'il ne l'est pas. Je ne vais
pas dire qu'il est transparent, alors qu'il ne l'est pas. C'est le
vide ? Pas si sûr. La science a prouvé que le vide est plein à
craquer. C'est quoi alors ? C'est le néant !
C'est
le néant qui ne ressemble à rien d'autre, même pas à lui-même.
Vous
constaterez que parler du néant met le mental à rude épreuve. Le
cerveau a beau essayer de chercher des analogies, des ressemblances,
des antagonismes, etc., en vain. C'est une belle torture qui n'a de
remède que le silence, le silence du langage et le silence de la
pensée. Il n'y a que dans le silence que je ressens cet instant du
néant universel. Et il est vraiment vide.
Le
grand livre
J'arrive
dans un endroit qui ressemble bien à l'espace où mes proches m'ont
accueilli tout à l'heure. Et justement, l'un d'eux est là. Mon
grand-père maternel. Il est entouré de trois autres êtres. Je ne
les connais pas. Probablement, je les aies identifié sur-le-champ,
mais je n'ai rien conservé dans ma mémoire les concernant.
L’atmosphère est calme. Il fait un peu sombre. J’ai l’impression
que quelque chose comme un feu de bougie éclaire légèrement les
visages de ces êtres, ou du moins ce qui s’apparente à des
visages. Les êtres ont l'air assis. Devant eux, j'aperçois un grand
livre ouvert, posé sur ce qui ressemble à une table basse. Le livre
est gigantesque.
L'un
d'eux, tourne les pages de ce livre. Ces pages sont celles de mes
vies. C'est ce qu'ils me disent. Plus ils tournent de pages, plus je
vois mes vies défiler devant mes yeux. C'est intriguant. Ils
connaissent tout de moi. Seraient-ils des guides ? J'ai l'impression
qu'ils savent tout de mon parcours dans l'univers. J'apprends que ma
vie ne se limite pas à celle que je vis sur Terre. Celle-ci ne
représente qu'un épisode dans une succession infinie de vies. Je
découvre également que je n'étais pas qu'un homme. J'étais aussi
femme. Tels sont les rares souvenirs que je conserve de ce
face-à-face. Il me semble aussi, que dans l'une de mes vies
antérieures, j'étais animal. Je ne m'y attarde pas. Sincèrement,
c'est confus dans ma mémoire.
Après
le grand livre, on me fait visiter un endroit où sont rangés mes
vies côte à côte. Mes vies antérieures et mes vies à venir.
Curieux ! Je me trouve devant un meuble de rangement avec des
cintres et des boites. Chaque cintre, chaque boite recouvre une
mémoire de mon parcours. Cet endroit est plus sombre que le premier.
Il est très mal éclairé. À peine, je distingue les cintres
suspendus et les boites rangées, l'une sur l'autre.
Arrive
le moment fatidique, le jugement, ou plutôt l'auto-jugement. Je vois
défiler mes erreurs, commises sur terre. Je m'arrête sur un passage
où, sur Terre, j'avais abandonné une fille très proche de moi,
sans la prévenir. Elle en a grandement souffert. J'étais
responsable de cette souffrance qui avait duré des années m'a-t-on
rapporté.
Là,
je ne suis plus moi-même. Je suis cette fille. Je porte exactement
l'une des robes qu'elle portait quand je l'avais connue. C'est
épouvantable ce que je ressens, une angoisse intense et une déprime
terrifiante. Je n'aurais pas de mots justes pour décrire ce qu'on
appelle la souffrance ou la nuit de l'âme. Je sens une tristesse qui
me déchiquette le cœur ; une tristesse qui traverse tout mon être.
Je sens des lames qui découpent mes tripes. J'éprouve une grande
amertume et beaucoup, beaucoup, beaucoup de regrets. Je ressens
beaucoup de culpabilité.
Je
suis entièrement nu et désarmé face à cette douleur de l'âme. Je
n'ai pas mon mental pour me venir en aide en me permettant de penser
à autre chose ou de me trouver des arguments ou prétextes pour me
justifier. Je n'ai aucun moyen d'y échapper. C'est évident, puisque
c'est moi-même qui me « punis ». On peut échapper à son
tortionnaire, sauf quand c'est soi-même son tortionnaire.
Chose
étrange : je vis une dualité. Je ressens ces émotions « d'enfer
», tout en étant moi-même deux ; elle et moi, la victime et le
coupable. Je ressens exactement ce qu'elle a dû endurer après
l'avoir quittée sans la prévenir. Je ressens sa tristesse, son
angoisse et « en même temps » mon amertume et ma culpabilité.
Somme toute, suis-je un seul être ? Ou deux ? Non. Assurément, je
ne suis ni un, ni deux. En effet, ces notions de quantité sont des
notions typiquement terriennes. Là, devant ce livre volumineux
karmique, je ne suis pas sur Terre et je ne suis pas un humain. Je
suis une pure conscience. Je représente une pure information. À ce
titre, je suis les deux à la fois. Puis selon l'émotion du moment,
je suis tantôt elle, tantôt, moi. C'est cela, la magie de
l'univers.
Après
cette scène de torture de l'âme, il y a eu d'autres scènes
d'incarnation de différents personnages, dont l'un de mes frères.
Mais, j'ai beaucoup de mal à retrouver mes souvenirs. C'est très
épars, trop épars pour en faire une restitution complète et
cohérente.
Je
reviens à mes êtres. Je disais que, contre toute attente, ils ne me
culpabilisent pas. Il ne me jugent pas. Au contraire, ils m’envoient
une grande empathie et beaucoup de tolérance. Je ne sens pas de
reproche de leur part, mais je sens un grand sens de responsabilité.
Je développe une nouvelle vision de la responsabilité. J'y
reviendrai un peu plus loin.
Je
quitte ce tribunal de l'âme et me retrouve avec un être qui surgit
de nulle part et m'ordonne de lui suivre.
L'équation
de l’univers
Je
me retrouve face à un être qui se charge de me « guider » à un
endroit où je dois a priori découvrir un mystère. Ce guide surgit
de nul part. Il possède une forme. Mais à peine, je distingue son
visage et la partie supérieure de ce qui semble être son thorax. Il
y a beaucoup de brouillard et je peine à en avoir une vision nette.
Nous sommes sur un nuage extrêmement dense. Nous sommes comme
suspendus tous les deux dans ce brouillard très dense.
Il
me dit : « suis moi ». Je m'exécute. Mais, comme je n'ai pas mes
pieds, ni mes jambes, étant donné que j'ai tout laissé en
clinique, je ne peux pas marcher sur ses pas. Je n'ai pas non plus
des ails. Je ne peux pas voler. Résultat, je me déplace sans savoir
comment, ni par quel moyen. On arrive, tous les deux, devant un petit
panneau où je distingue, non sans peine, des symboles. En effet, un
brouillard extrêmement dense balaye le panneau par vague et
m'empêche de voir avec précision ce qui est écrit. Les symboles
que mes yeux arrivent à fixer, malgré tout, ressemblent bien à
des chiffres et à des lettres. On dirait une formule mathématique.
Je
regarde cette formule et prête attention à mon guide pour entendre
ce qu'il va me révéler. Il me dit : « Tu veux connaître le
mystère de l'univers ? Le voici. Ce que tu vois, c'est « l'équation
», le mystère de tout l'univers ». Je l'écoute et continue à
examiner ces symboles. À ce moment, toute la connaissance de
l'univers se décharge en moi. Je sais à présent de quoi il est
fait l'univers, notre univers. Je sais comment il fonctionne, de la
plus fine particule à la plus grande de ses galaxies. Ouah ! Mais
qu'est-ce qui m'arrive ?! C'est un véritable délire. C'est un
véritable choc séismique.
Jamais
j'aurais imaginé accueillir cette connaissance que des générations
et des générations de scientifiques sur Terre se battent pour
avoir. Comme quoi, il suffit de sortir de ce corps qui
m'emprisonnait, il suffit de quitter cette société pleine
d'illusions, pour voir de quoi l'univers est fait. Pas besoin de
collège, d'université ou de laboratoire de recherche. Tout est à
portée de main. Il suffit de le vouloir pour l'avoir. L'univers est
merveilleux. C'est tout le contraire de ce qu'on nous apprend ici sur
terre depuis deux cent vingt mille ans.
Ouah
! C'est indescriptible ! Quelle magie ! C'est de la fiction !
Qu'est-ce que je vois ?! Des combinaisons de symboles arrivent dans
ma direction. Chaque combinaison indique une science particulière.
Elles traversent cette couche de brouillard dense. Elles
apparaissent, puis disparaissent. Je peine à les fixer. Beaucoup de
brouillard m'en empêche. Ça y est. Elles sont là, juste devant moi
à quelques mètres. Mais qu'est-ce qu'elles sont en train de faire
?! Je frotte mes yeux pour mieux voir.
Ça
y est, je vois un peu mieux. Elles font un cercle autour d'un noyau
et commencent à tournoyer. J'ai l'impression de les voir danser
autour de ce noyau. Et le comble ! Ce noyau n'est plus ni moins que
les mathématiques. C'est magique ! Les sciences apparaissent, puis
disparaissent. Et quand elles sont là, elles n'arrêtent pas de
tournoyer, en se confondant et s'entremêlant. Seules les
mathématiques restent stables au centre du cercle. C'est un
véritable délire !
Comment
voulez-vous que les gens me croient ? Je les comprends. Ça n'existe
nulle part sur Terre que des sciences se livrent à une partie de
tango ou de swing autour des mathématiques. Les sciences n'ont pas
une existence physique. Elles n'existent que comme idées, comme
pensée virtuelles. Elles logeraient dans les esprits des savants. Ou
du moins, c'est ce qu'on croit. Mais cela n'a jamais été vérifié.
Il est autorisé de présupposer que les sciences existent comme
informations dispatchées dans l'univers ou dans des champs
spécifiques et qu'elles ne logent pas dans les cerveaux savants.
Avant qu'elles se transforment en idées, elles sont d'abord
informations indépendantes.
Comment
voulez-vous que les gens me prennent au sérieux ? Même si je leur
explique que là-haut, il n'y a pas de savants. Les sciences ne sont
pas des idées virtuelles. Elles ont une existence en tant
qu'informations indépendantes pouvant avoir une forme ou une autre.
Et c'est la conscience qui leur confère telle ou telle forme. Les
gens ne vont pas croire à ces « charabias ». Mais j'aurais tenté
le coup ! J'y crois.
Il
me semble voir un chiffre qui a l'air d'avoir une importance. Lequel
? Je ne me souviens pas. J'hésite entre le nombre 21 et 78. Mais je
n'ai aucune certitude. Que veut dire ce chiffre ? Que porte-t-il
comme message ? Je ne sais pas. Il n'est pas là pour rien, mais je
m'interdis de me livrer à toute interprétation purement subjective.
Mon EMI ne fait pas de moi un superstitieux.
Parallèlement
à ce défilé de la connaissance devant mes yeux, j'aperçois de
l'information partout. C'est magnifique ! Des jets, des tout petits
paquets de lumières arrivent vers moi, puis s'évaporent. Mais où
suis-je ? Je vois de l'information dispersée partout. Elle se
répartit en tout petits cubes lumineux, deux ou trois symboles
accolés par cube. Mon « guide » me dit : « Tu vois ? Maintenant,
tu as tout compris ». À ce moment, l'univers me paraît tout clair,
tout transparent. Il n'a plus de mystère pour moi. Je vois comment
il fonctionne, de quoi il est fait. Je sais maintenant tout sur cet
univers mystérieux. Mais qui va me croire ? Personne. Et à juste
titre, c'est délirant, c'est déroutant. Pourtant, c'est vrai ! Je
sens un apaisement profond. Je ressens une grande joie de vivre ce
moment de vérité. Je me sens très près de la puissance de
création. Mieux encore, je me sens faisant partie de cette
puissance.
Je
n'ai pas développé ces informations dans mes premiers témoignages.
Je peinais à les admettre. Ces informations me revenaient en mémoire
avec insistance, mais je les repoussais. Ma rationalité
m'interdisait de me prendre au sérieux. Je préférais les
considérer comme des illusions, des hallucinations. Quand bien même
j'admettrais que ce sont de vraies informations, je n'oserais jamais
les révéler. J'avais peur du jugement des gens. Plus maintenant.
Avec le temps, je me suis affranchi de cette peur. Je m'en suis
affranchi, uniquement en cessant de penser que je devais valider mes
révélations par les gens qui m'entourent. Ils n'ont pas vécu cette
expérience – réelle ou illusoire d'ailleurs - ; résultat, ils
n'ont rien à valider. Je la partage et chacun se fera son idée. Mon
angle de vue a changé.
Sur
Terre, on se bat depuis notre apparition pour connaître la vérité
de notre univers et on n'est toujours pas arrivé, alors qu'ici, pas
besoin de réfléchir. La vérité nous vient spontanément. On ne
réfléchit pas, on sait, c'est tout. La vérité ne nous vient pas
par les idées. On n'a pas de cerveau pour réfléchir. La vérité
nous est révélée par la conscience. Et la conscience n'est autre
chose que cette vérité elle même. La conscience s'identifier à
chaque moment de l'univers. Elle incarne chaque infime composante
cosmique. La conscience et l'univers est une seule et même chose.
N'ont pas tort ceux qui ont révélé l'unicité du cosmos.
N'ont
pas tort non plus ceux qui soutiennent que la vérité nous vient par
l'intuition. L'expérience des grands savants le prouve. C'est
souvent quand ils arrêtent de réfléchir, qu'ils trouvent les
réponses recherchées. Et il est fort possible que ces réponses
existent quelque part, bien avant que ces savants ne se mettent à
les chercher. Et quand ils les trouvent, ils en sont très contents.
Au
moment où je vous parle, je suis tout près de la source. Je vois le
savoir de mes propres yeux. Et c'est tellement simple, tellement
banal, que j'ai du mal à y croire. Sur Terre, rien n'est simple.
Tout est compliqué. C'est compliqué, d'une part, parce qu'on loge
dans un corps physique qui limite énormément nos capacités de
perception extrasensorielle et empêche l'accès à la connaissance
du monde invisible. Et c'est compliqué, d'autre part, par la
concentration de nos moyens entre les mains de quelques individus,
dits savants. Quand un seul se trompe, on se trompe tous.
Ici,
tout est différent. Tout est organisé selon la loi de l'amour
absolu. On accède à la connaissance de l'univers par l'amour. C'est
cette énergie qui le fonde et le fait fonctionner. Pas besoin de
réfléchir. Il faut aimer et tout devient transparent, lumineux,
accessible et à portée de main. Il suffit d'aimer et tout devient
possible. Pas besoin d'élites savantes ou de laboratoires de
recherche pour avoir accès à la connaissance. Il suffit d'être
dans l'amour absolu. Je veux dire par là, qu'on peut ne pas y être.
Pourquoi ? La réponse est juste après.
La
descente aux enfers
L’être
à ma gauche s’évapore. Je ne le vois plus. Je n’entends plus sa
voix. Habité par cette sérénité que me procure ma nouvelle
connaissance de l’univers, j’entame la descente vers la Terre. Je
pénètre
dans le tunnel. Je
le traverse dans le sens du retour. Je suis dans un noir total. J'ai
l'impression que c'est plus lent que quand je montais. Je ne sens pas
une accélération. Là, peu à peu, je commence à m'interroger :
suis-je mort ou vivant ? Effectivement, un doute s'installe en moi.
Je sens comme une peur qui me traverse. Je m'interroge ? Où suis-je
? Je regarde tout autour. Il n y a rien qui puisse m'indiquer où je
suis ? Je m'inquiète tout en continuant à descendre. Mais où
vais-je ? Je ne vois pas de fond. Je ne vois pas de lumière quelque
part pouvant m'indiquer un chemin ou un horizon. C'est très
angoissant. Je me réinterroge. Tantôt, je pense que je suis mort.
Tantôt, je pense que je suis vivant. Je ne vois pas de signe de vie
dans cette obscurité. Je continue à descendre. Je me demande : «
c'est ça la mort ? » « Bizarre !» . Je ne vois personne dans ce
tunnel. Je suis seul, absolument seul. Ce n'est pas rassurant. Je
tente de percer cette nuit pour comprendre ce qui m'arrive. J'essaie
de chercher une lueur, un rayon de lumière, en vain. Je tends mon
oreille et tente d'intercepter un son, un bruit. En vain. Je continue
à descendre, mais le tunnel n'a pas de fond. Comment vais-je faire ?
Ou plutôt que dois-je faire ?
J'ai
l'impression que ma conscience est en train de changer. Contrairement
à tout à l'heure, où je subissais les événements, je les vivais
sans réfléchir, cette fois, je réfléchis et me pose des
questions. Et contrairement à toute à l'heure où je recevais des
réponses à tout, sans même me poser des questions, maintenant, je
me pose des questions, mais pas de réponse. J 'ai changé de plan.
Je continue à descendre.
Ho,
qu'est-ce que j'entends ? Une sorte de bruit lointain brise ce
silence effroyable dans lequel je suis. On dirait des cris, des
hurlements. Je poursuis ma descente. Ho là là. C'est terrifiant !
Ça fait peur ! Ce sont des cris réels. Ce sont des hurlements
d'humains. Je les entends. Mais où sont-ils ? Je regarde et essaie
de voir l'endroit d'où sortent ces hurlements ô combien horribles.
Je ne vois rien. J'ai l'impression d'entendre des gens qui souffrent
dans les ténèbres. C'est terrifiant ! C'est épouvantable ! Mais
alors, où suis-je ?
Je
ne vois toujours rien, mais maintenant, j'ai l’impression, de
l'endroit où je suis, que plus loin et plus bas, il y a comme un
grand ravin obscur, d'où proviennent les cris. Cette impression me
jette dans la gueule d'une peur effroyable. Je ne le souhaite à
personne. C'est vraiment horrible ce que j'entends et ressens. C'est
à l'antipode de ce que j'ai vu auparavant. Il y a de tout dans
l'univers. Est-ce l'enfer ? Est-ce le bas astral ? Pourvu que ce ne
soit pas ça ! Pourvu que j'arrête de descendre ! Franchement,
j'aimerais me trouver un refuge. Ne serait-ce que pour stopper cette
descente d'enfer. Ne serait-ce que pour ralentir.
Je
regarde sur les côtés et devant. Il n'y a rien auquel je pourrais
m'accrocher. Je descends. Les cris continuent à percer mes oreilles,
mais je ne vois toujours pas d'où pourraient-ils bien provenir ? Le
comble est que je ne sais toujours pas si je suis vivant ou mort. Et
je ne dispose d'aucun moyen de le savoir. La situation m'échappe
entièrement dans ce tunnel d'enfer, sans bout et sans issue. C'est
un véritable cauchemar. Je continue à descendre.
Ho,
que c'est très lent ! À la montée, tout allait vite, très vite
même. Mais maintenant, c'est très lent. Je suis certainement revenu
à une fréquence lourde, où tout se passe très lentement. Mais
autant toute à l'heure, j'étais comme dans un paradis, autant,
maintenant, je m'inquiète réellement. Non, il faut que je sache.
Suis-je mort ? Admettons. Mais où vais-je là ?
J'ai
l'impression de descendre sans fin, sans pouvoir m'arrêter quelque
part, ne serait-ce que pour déceler un indice. Non, mais c'est
sérieux. J'ai réellement peur. Qu'est-ce que va se passer pour moi
? Je suis extrêmement solitaire dans ce tunnel ténébreux. Et je
continue à entendre les hurlements terrifiants, mais toujours à la
même distance. C'est la seule chose qui me procure un brin
d'assurance. Si les cris devenaient plus puissants, je pourrais
supposer que je m'y approchait. Non, ce n'est pas le cas. Ouf !
Je
n'entends pas que des cris d'humains. J'ai l'impression qu'il y a
aussi des animaux qui crient. Enfin, des créatures. C'est l'enfer,
sans doute. Mon Dieu, pourvu que j'arrive à stopper cette descente.
Oui, mais comment ? Les hurlements effroyables qui me parviennent de
ce ravin invisible, ce trou d'enfer, ressemblent bien à celui de
créatures en souffrance. Des êtres morts en souffrance. Des êtres
ayant perdu la vie qui se retrouvent à cet endroit, plein de terreur
et pas du tout sympathique. C'est le trou de toutes les horreurs
imaginables.
Bon
maintenant, je sais au moins qu'il y a des morts. J'en suis
conscient. Je suis lucide. Les hurlements sont des hurlements
d'humains morts se retrouvant probablement bloqués dans ce ravin
terrifiant. Mais alors, suis-je vivant ou mort ? De quel côté je
suis à présent ? Je ne sais toujours pas. C'est très angoissant.
Et c'est surtout intriguant, car je continue à descendre et je ne
sais pas quand cela s’arrêtera. J'ai vraiment « la boule au
ventre ». J'ai vraiment peur. C'est sérieux, maintenant. Je ne vois
pas le bout du tunnel. Alors comment faire ? Et, est-ce que peux
faire quelque chose ?
Non,
je ne peux strictement rien faire. Je ne peux rien changer dans cet
instant. Il est là, il s'impose à moi. Je ne peux absolument rien
changer, puisque je n'ai toujours pas de corps. Je n'ai pas non plus
de cerveau actif pour prendre des décisions après avoir analysé la
situation et les différentes issues possibles. Je n'ai pas
d'histoire. Je suis coupé de mon passé et de toutes mes
expériences. Alors, sur quoi pourrais-je m'appuyer pour comprendre
ce qui m'arrive et le surpasser si je peux ? Sur rien. Je suis comme
une partie de moi qui se trouve passive et démunie dans un tunnel
très long et très profond sans possibilité d'en sortir.
Où
sont-ils passés les moments agréables et prodigieux que j'ai passés
là-haut ? Où sont passées les fleurs, les papillons, les nuages
que j'ai survolés, la lumière, l'énergie d'amour, les êtres qui
m'ont accueilli dans l'empathie et dans la bienveillance ? Où est
passé ce dôme d'amour divin qui m'a complètement guéri en
m'envoyant une énergie phénoménale d'amour et de bienveillance ?
Et où est passé mon guide ? Celui qui m'a mis sur le chemin de la
véritable connaissance de l'univers, notre patrie à tous. Je ne
vois rien, ni personne dans ce tunnel de terreur.
Étonnant,
le même tunnel qui mène à l'amour, mène à la peur la plus
effroyable ! Mais on ne le traverse pas de la même façon, pas avec
les mêmes émotions, pas avec la même vitesse. À l'allée, je
montais vers la lumière, avec une vitesse de lumière. Au retour, je
descends lentement et j'ai vraiment le temps de vivre une des
angoisses les plus terrifiantes de ma vie.
À
l'allée, je montais voir le paradis, avec ses champs floraux, ses
lumières, ses créatures, ses êtres heureux, ses papillons, ses
couleurs, ses chants symphoniques, et au retour, je descends vers un
enfer, gluant, noir, nauséabond, terrifiants, où gémissent des
êtres en souffrance. Je n'ai pas encore vu ces derniers et
heureusement ! Mais je descends encore. Si cela continue ainsi,
je finirai par les rejoindre, par tomber dans ce ravin et peut-être
me retrouver en enfer. Ho, non. Surtout pas mon Dieu !
Le
retour à la vie
Le
salut arrive au bon moment. Ouf ! Je ne sais par quelle magie,
j'ouvre une porte étroite qui donne accès à la salle opératoire.
Je la referme vite derrière moi et me retrouve en pleine lumière du
bloc. Quel soulagement ! Je sais, à ce moment, que j'ai refermé
la porte de la mort. Derrière, les cris et les hurlements se
poursuivent. Je les entends encore. Mais je suis comme un miraculé.
Je suis en vie. Ouf !
Toute
à l'heure, quand l’anesthésiste m'aura réveillé, je lui dirai «
je vous remercie beaucoup, car vous m'avez sauvé la vie ». Je
pensais à cette expérience terrifiante du tunnel dans le chemin du
retour.
J’arrive
en salle d’opération. Je pénètre dans mon corps par la tête,
dans un bruit ressemblant à celui d’une benne de camion déversant
de grosses pierres. Je le traverse dans un mouvement en dents de
scie. Je sens la densité de la chaire. Ça y est, j'arrive. Je suis
à nouveau dans mon corps. Je sens du mouvement autour de moi, mais
c'est très confus.
Curieusement,
je perçois une joie de retourner à la vie. Certains revenants de la
mort disent sentir une colère ou un regret après leur retour à la
vie, pas moi. J’ai vécu une expérience passionnante dans
l’au-delà, mais je suis content de renouer avec la vie.
L’anesthésiste
me réveille. Je me sens envahi d’amour et d’envie de le partager
et d’aimer. J’ai envie de l’exprimer. Je suis un être tout à
fait différent. Je ne me reconnais pas. Moi qui suis de nature
réservé, je commence à parler sans cesse. Je prononce de très
belles paroles à la personne qui m’accompagne dans mon réveil. Je
me souviens de
lui
avoir dit « Merci infiniment pour m’avoir sauvé la vie ».
J’avais réellement le sentiment que je revenais de la mort.
Entre
le réveil et le sommeil, j’arrive à voir les brancards passer
devant moi en transportant toujours des corps avec dedans des êtres
qui partent, d’autres qui arrivent. Dans cette salle spacieuse de
la clinique des Cèdres, c’est le grand chassé-croisé
des âmes dans leurs véhicules. Des âmes partent sans retour, des
âmes partent faire un tour et reviennent,
et des âmes restent. Chacun
son
tour. Chacun son destin !
Je
suis à
moitié réveillé, mon médecin vient me voir. Il décide que je
peux être raccompagné dans ma chambre. Le brancard sort de cette
salle. Il roule à vitesse modérée dans le long couloir qui mène
aux chambres. Je ne sens pas encore tout à fait mon corps. Mais je
ne suis pas non plus entièrement hors de lui, à coller au plafond,
percer les murs et mettre la panique à tous les étages. Cette
fois-ci, je suis bien sage.
Le
lendemain, bien réveillé, lucide, je range cette expérience dans
la case « hallucinations » de ma mémoire. Je considère
que ce que j’ai vécu était une sorte de rêve hallucinatoire. Je
remets en place mon logiciel habituel. J’active toutes mes
applications d'ici-bas, je les mets à jour et c’est parti
pour un autre épisode de vie. Je me replace dans ma croyance
matérialiste. Je me réinstalle dans mon rationalisme. Je ne me pose
plus de questions. La vie reprend son train, ou
plutôt
son TGV. Toujours plus vite.
Je
n’ai plus repensé à cette expérience. Pour moi, ce n’était
pas à
proprement parler
une expérience. C’était un rêve. Six ans plus tard, je découvre
que le rêve, c’est bel et bien ce monde matériel qu’on voit
tous les jours. Mon expérience était vraie.