Le retour à l'amour inconditionnel

Pourquoi on ne doit pas répondre à la haine par la haine ?
C'est pour ne pas s'écarter de l'amour inconditionnel. En effet, quand on reçoit la haine et qu'on y répond par la haine, on s'éloigne de l'amour. Or, quand on s'éloigne de l'amour, on souffre. On souffre plus que celui qui nous transmet la haine. Pire, dans certaines situations, on souffre même à sa place. On souffre par délégation.

Et c'est quoi l'amour inconditionnel ?
L'amour inconditionnel, c'est aimer, sans condition, l’Être Universel qui est en nous tous, y compris les êtres dont le quotidien est fait de peur, de haine et de violence.

Pourquoi faut-il aimer à tout prix?
D'après mon hypothèse, nous sommes des canaux transmetteurs. Faire circuler l’énergie universelle de l'amour, tel est notre rôle dans l'univers. Mais il arrive que certains fassent circuler des énergies de haine et peur. Ils manquent d'amour. Ils vivent dans la peur et la reproduisent dans leurs relations sociales. Ces gens méritent tout autant l'amour que n'importe quel être. C'est ce que fait de l'amour une énergie inconditionnelle.

Elle n'est pas notre propriété privée, telle qu'une maison qu'on possède. C'est la propriété de l'univers. Nous n'en sommes que les canaux transmetteurs. Plus précisément, nous sommes des réseaux de cellules et de neurones reliés entre eux, qui reçoivent et transmettent cette énergie.

Nous avons la capacité de la bloquer par notre mental. Nous avons le pouvoir d'obstruer ces canaux par réaction mécanique ou émotive à la haine de l'autre. Or, quand on est dans l'amour, on s'attache plus à notre vocation, qui est celle de faire circuler l'énergie, qu'à réagir de manière aveugle.


Nos attitudes doivent s'inspirer de l'amour. Elles doivent être orientées vers l'amour.

Ne cédons pas à la logique de la haine et de la peur de ceux qui en sont autant victimes que transmetteurs. Ce n'est pas leur avis qui compte. Ce ne sont pas leurs dires qui pèsent. Ce qui compte, c'est le fait qu'ils soient, eux aussi, des canaux à faire circuler l'énergie. Mais ils se trompent d'énergie. Ils font circuler l'énergie de la peur et de la haine, au lieu de celle de l'amour.



Il ne faut pas chercher à leur ressembler ou à faire comme eux. Il ne faut pas chercher à faire pire qu'eux en produisant plus de haine et plus de peur, au risque de se sentir petit et de rentrer dans leur jeu. Et leur jeu est celui de l'ego. En effet, l'ego dit : ne cède pas. A à la haine, réponds par la haine. À la violence, réponds par la violence. L'ego aime ressembler, faire comme les autres, reproduire, faire plus, faire toujours mieux, concurrencer, battre, prendre le dessus, gagner, rendre les coups, se venger, etc.


Il faut savoir rester soi-même. Et soi-même, c'est l'amour. C'est l’Être intérieur. C'est l'âme. C'est la conscience. C'est Dieu. C'est le un. C'est le vrai. C'est l'authentique.


Tout, absolument tout ; toute action, tout événement, toute décision, comporte deux potentialités : la peur et l'amour. Tel est la dualité qui caractérise la vie sur terre. Mais ma vocation est de faire circuler l'énergie de l'amour et non celle de la peur ou de la haine. C'est exactement l'attitude que je dois adopter face à cette dualité. Ma conscience a pour vocation de transformer la dualité en unité harmonieuse.


L'Univers n'est pas à mon service, c'est bien le contraire. Si j'existe, c'est pour servir l'univers. C'est pour faire circuler l'énergie de l'amour. C'est ma raison d'être. C'est la raison d'être de l'arbre, du chat, des oiseaux et des étoiles, etc. Nous sommes tous au service de l'univers, notre maison à tous.


Je ne suis pas le centre de l’univers. Je n'en suis qu'une toute petite partie ; un petit amas de cellules en réseau, ayant une fonction bien minutée : recevoir et émettre l'énergie de l'amour.


Sur terre, je suis doté d'un cerveau qui pense, d'un mental, d'un ego... Je dispose d'un libre-arbitre. C'est pour expérimenter toutes les émotions possibles et n'en retenir qu'une seule ; celle de l'amour inconditionnel. C'est pour apprendre que je suis le produit de l'amour. C'est pour être cet amour inconditionnel !


Les expérimentations sur terre peuvent m'amener à m'égarer, me perdre dans les détails, perdre l’essentiel, perdre les repères fondamentaux de mon existence. Mais ce ne sont que des expérimentations. Elles sont là pour apprendre.

Je suis là pour expérimenter la peur, le stress, l’angoisse, la déprime, la tristesse, la mélancolie, la haine, l'antipathie, le rejet, etc. C'est pour apprendre.

Je suis là pour expérimenter la misère, la faim, la pauvreté, la torture, l'injustice, la marginalisation, les accidents de la vie, la maladie, la souffrance, etc. C'est pour apprendre.

Je suis là pour expérimenter l'aisance, la richesse, la réussite, la concurrence, l'égoïsme, la compétition, l'amour de soi, le privilège, l’ascension sociale, la recherche de la célébrité, etc. C'est pour apprendre. 

Je suis là pour expérimenter la violence, l'autorité, l'hégémonie, l'arrogance, le rejet, le racisme, la xénophobie, etc. C'est pour apprendre.

Apprendre quoi ? Apprendre le retour à l'amour !

Mais c'est quoi apprendre ?
De mon point de vue, apprendre, c'est cumuler de l'information qui devient connaissance. En effet, la connaissance n'est qu'un cumul d'informations. C'est pourquoi, quand on veut priver un peuple de la connaissance, on lui coupe l'information. On ne lui dit rien et il devient ignorant. C'est aussi valable pour un individu.

A travers mes expérimentions terriennes, je conserve en mémoire une quantité considérable d'informations de de connaissances . Ces informations et ces connaissances ont pour fonction d'informer l'univers sur lui-même et, pour le coup, sur moi-même, puisque je fais partie de cet univers.

Mais, qui capitalise ces informations et ces connaissances ? Qui les enregistre ? Qui les mémorise ? Ce n'est surtout pas l'esprit ou le mental qui les produit. C'est la conscience.

Lorsque je meurs, je pars dans l'au-delà avec cette mémoire chargée de toutes les informations cumulées dans ma vie sur terre et mes vies antérieures. J'abandonne tout ce que je possède sur terre (Mon corps physique et l'ensemble des objets qui m'entourent et meublent mon quotidien). Je ne garde que cette mémoire, ce stock d'informations et de connaissances cumulées à travers mes vies.

Arrivé dans l'au-delà, l'univers des consciences et des âmes, l'univers de la lumière et de l'amour, je revois toutes les étapes de mes vies. Je le fais en présence de mes guides de lumière.

Mais, quel est le rôle de mes guides ? Pourquoi sont-ils là à m'observer ?

Leur rôle est de m'envoyer de l'amour sous forme de bienveillance. Cet amour reçu me permet de me nettoyer et de me pardonner. Je m'arrête sur des points clé où l'amour inconditionnel était en jeu. Je revois les épisodes où j'ai commis des « erreurs », les situations où je n'étais pas dans l'amour.

Mais quel est le rapport entre mes erreurs et l'amour ?

Plus je commets d'erreurs, plus je m'éloigne de l'amour. Et plus je m'éloigne de l'amour, plus je commets d'erreurs. L'amour est le seul référentiel cosmique qui permet d'identifier nos erreurs.

Mais, me diriez-vous, pourquoi est-ce que l'erreur existe ?

C'est pour nous apprendre. Apprendre quoi ? Le retour à l'amour.



 Dialogue avec une amie internaute sur mon EMI :

J'ai le plaisir de partager ce dialogue, après accord de mon interlocutrice, que je remercie au demeurant pour sa curiosité et son intérêt et à laquelle je souhaite un beau parcours d'éveil spirituel.
F
Votre EMI date de quelle année ? J'aimerais savoir si auparavant, vous étiez croyant ou pratiquant ? Et le moment où vous traversez ce tunnel sombre où vous entendez des cris est ce qu'à ce moment-là avez vous peur d'y aller ? Et c'est peut-être pour cela que vous êtes content ensuite de revenir dans votre corps ? Et aujourd'hui pour vous quel est votre mission de vie ?
S
Merci beaucoup pour votre intérêt pour mon expérience. Je l'ai vécue en 2014.
" Et le moment où vous traversez ce tunnel sombre où vous entendez des cris est ce qu'à ce moment-là avez vous peur d'y aller ? " Difficile de répondre, car à ce moment, je n'étais pas maître de moi, ni de mes gestes. J'avais peur, oui, mais une peur un peu bizarre. C'est différent de ce qu'on ressens sur terre. Je m'interrogeais si j'étais mort ou pas.
Je pense qu'on ne peux jamais être précis dans la restitution de telle expérience qui échappe au langage humain.
"Et aujourd'hui pour vous quel est votre mission de vie ?" : transmettre l'amour inconditionnel autant que je peux aux êtres humains et au "peuple" de la nature (arbres, feuilles, branches, fourmis, animaux...). Partager cette expérience pour que les gens cessent d'avoir peur de la mort.
F
Merci infiniment pour vos réponses, mais vous en avez oublié une étiez vous athée auparavant ?
Certaines personnes qui ont vécu des EMI disent être plus sensibles aux choses qui se passent autour d'eux et avoir des dons de voyance. Est-ce ainsi pour vous ?
S
Je n'étais pas très croyant. J'étais plutôt du genre "rationnel". Mon EMI m'a donné à voir la grande puissance d'amour divin. C'est énorme. Beaucoup d'amour et de bienveillance. Nous sommes aimés inconditionnellement et nous ne le savons pas.
Je ne vais pas parler de don. Ce sont des facultés extra-sensorielles "dormantes" que nous avons tous comme potentialités. Mon EMI me les a révélées. Je reçois des informations de proches décédés. Je reçois des flashes de vies antérieures de personnes proches de moi. Je peux me concentrer et recevoir des vibrations et des informations de personne en face de moi ou à distance. Cela prouve qu'on est tous connectés, mais on ne le sait pas ou on ne le sens pas. Mon EMI m'a mis sur cette vibration. À mon sens, c'est une question de vibration et non de don. Et c'est vrai, quand on a fait une EMI, on a peut-être plus de facilité de passer d'une fréquence à une autre.
F
Quand vous dites : « Nous sommes aimés inconditionnellement ! Cela veut dire quoi ? Quelle est la différence entre là où vous étiez et ici sur terre ?
S
Sur terre, l'amour a généralement une cause et une finalité. Exp: j'aime cette fleur parce qu'elle sent bon et/ou pour la cueillir et la mettre dans mon vase de salon. D'autre part, l'amour sur terre est généralement lié à soi. Exp: j'aime cette fleur pour "moi", "mon plaisir"... Dans l'au-delà, l'amour n'est pas conditionné par telle ou telle cause, finalité... L'amour n'est pas un moyen ou une étape pour arriver à une fin (plaisir, satisfaction, bonheur, argent, succès.). L'amour est un état d'être. On baigne dedans. On sent un bien-être total. L'amour "divin" est cet amour inconditionnel porté à une puissance cosmique. C'est énorme. On en pleure. J’insiste. On en pleure. Je n'exagère rien. J'ai senti que le divin m'aimait tel que je suis. Il n'exige rien en contrepartie. Je suis aimé, accepté, porté comme je suis. C'est cela la différence.
F
Vous avez eu beaucoup de chance alors d'avoir fait cette EMI, mais aujourd'hui comment ressentez vous cet amour sur terre ? Puisque vous dîtes qu'il est différent que celui des cieux
S
Évidemment, après cette expérience, j'ai vécu un changement à 360° dans ma vie, ma posture, mon comportement, mes priorités, etc. Bref, je ne suis plus qui j'étais et pratiquement sur tous les plans. Beaucoup d'amour pour la nature où je passe beaucoup de temps. Beaucoup de respect pour les animaux. Je ne consomme plus de viande, poisson... Très en alerte quand je roule pour ne pas écraser un être animal... Beaucoup de bienveillance envers les gens qui m'entourent... Bref, je ne rate pas une seule occasion pour déployer et vivre cet amour inconditionnel dans ma vie sociale. Je ne suis pratiquement plus dans l'amour de soi. Très peu de choses m'attirent dans la vie quotidienne (les objets, voitures...). Je cherche de l'énergie dans les bois, auprès de tronc d'arbres, en caressant les feuilles, les fleurs, etc. C'est une source inépuisable d'énergie d'amour. Mais attention, je ne suis pas un saint. J'apprends. J'apprends et je capitalise des expériences d'amour qui me serviront quand je pars définitivement. C'est exactement la mémoire avec laquelle je partirai qui va faire que je serai (en tant qu'âme-conscience) attiré par telle ou telle énergie. Je me prépare pour rejoindre l'amour universel après ma mort.
Je vis cet amour également en informant les gens comme je peux de la vie après la mort, à travers mes audios, mes posts sur FB ou des discussions comme celle-ci avec vous. C'est très important pour moi de donner. Donner sans chercher à recevoir. C'est de l'amour inconditionnel.

 

Récit de mon expérience de mort imminente

SALIM BARACK

Introduction

2014 : j’étais à la clinique des Cèdres en banlieue toulousaine, pour une intervention chirurgicale, la quatrième en l’espace de deux ans. On m’endort. Je sors de mon corps. Je me retrouve dans une autre vie, sur un autre plan. Je vis une expérience assez singulière que je n’ai conscientisée que six ans plus tard. Ce fut une expérience de mort qui a duré quelques instants sur Terre, mais une éternité là-haut. J’ai rencontré des êtres de lumière et d’amour, j'ai reçu l'amour du divin, j’ai revu mes vies antérieures, j'ai vécu le processus de création à l'échelle subatomique, j’ai reçu la connaissance du cosmos et, enfin, je suis passé près du « bas astrale » d'où provenaient des hurlements et des cris terrifiants d'êtres en souffrance d'enfer.

Lorsque je suis revenu sur Terre, j’ai refoulé cette expérience dans mon inconscient, pensant à une hallucination due aux produits qu’on m’a injectés pour m’endormir. Mais cette expérience m’a poursuivi cinq ans durant. Elle m’a complètement transformé. Il a fallu attendre 2019 pour la conscientiser et comprendre les transformations qu’elle a occasionnées dans ma vie ; comprendre surtout que ces transformations étaient irréversibles.





La sotie du corps

L’intervention a eu lieu un matin du printemps de 2014. Je me réveille vers six heures du matin, je me change, puis je m'allonge sur mon lit d'hôpital pour attendre qu'on vienne me chercher. À tour de rôle, chirurgien, anesthésiste et infirmières viennent dans ma chambre, qui pour m’injecter des produits, qui pour mesurer ma température et ma tension, qui pour me communiquer les dernières informations avant le départ en bloc opératoire. Le tour des brancardiers est arrivé. Je suis conduit à la salle des opérations, via un long couloir.


J’arrive dans une salle exiguë attenante au bloc. Je dois y attendre que la place se libère pour rentrer dans la salle spacieuse du bloc. La température est exceptionnellement froide. Je suis bien couvert. J’attends. Allongé dans un coin de la salle, sur mon brancard, je vois passer et repasser les transporteurs, conduisant les vivants vers la mort et les morts vers la vie.


Mon tour arrive. On me conduit vers le plateau. Il ressemble nettement à un hangar de transit. Sont rangés, côte à côte, les brancards avec au-dessus des corps humains en état d’endormissement artificiel. On attend qu’ils commencent à en sortir pour les conduire dans la salle d’attente. Les brancardiers viendront les chercher pour les conduire à la vie. Ainsi pourront-ils remarcher et poursuivre leur mission terrienne.


Mon anesthésiste procède aux branchements prévus aux machines qui vont momentanément prendre le relais de mon cœur dans la poursuite de ma petite histoire sur Terre. Les produits éteignent mes derniers intercepteurs, l’un après l’autre. Je m'endors.


Je ne sais pas par quelle magie je me trouve suspendu au plafond de la salle opératoire. Je me sens très léger. J'ai l'impression que je ne pèse pas un seul nanogramme. Je vole tout en éprouvant une difficulté à me maintenir en équilibre. Je vacille.


Curieux ! Je suis en train de pénétrer dans le mur de la salle. Je suis au milieu d'un tas de poussière. Le mur s'effondre sous mes yeux. Il vole en éclats. Je ne vois que de la poussière. Chose bizarre, cette poussière ne se dirige pas vers le sol. Elle ne tombe pas. On dirait qu'elle échappe à la force gravitationnelle. Le mur reste debout tout en volant en éclats. Conclusion, cette poussière dans laquelle je nage est le tas de particules du mur en état d'effervescence. Ces particules sont en état de vibration. Ils sont donc vivants. C'est cela donc le mur dans son état moléculaire.


Je réalise enfin que je suis en milieu des molécules vivantes qui composent le mur. Ce dernier ne s'effondre pas, ne vole pas en éclats comme je le pensais. Il est bien à sa place. Il est bien debout, solide et il remplit toujours sa fonction de mur porteur. Seulement, comme je me trouve dans une autre dimension, à une échelle atomique, je ne le vois plus dans sa dimension géométrique habituelle. Je ne vois plus sa grandeur. En fait, je ne le vois plus comme mur. Je ne vois que des atomes qui vibrent, tout en étant reliés entre eux.


Ces atomes s'interpénètrent et se séparent dans un mouvement extrêmement vif, trop rapide pour les suivre avec mes « yeux ». Ils apparaissent et disparaissent. De là où je suis, en milieu de ces atomes, je distingue vaguement un flacon en verre, posé sur l'étagère la plus proche de moi. Il est comme derrière une voile de poussière. Ça y est, je comprends un peu mieux. Je suis dans le mur et j'aperçois le flacon, non pas de l'intérieur de la salle, mais du mur. Je suis enterré dans le mur. Et c'est à partir du mur que je projette mon regard sur le flacon et l'étagère qui le porte. Et entre le flacon et moi, il existe ce voile transparent qui laisse filtrer l'image du flacon et de l'étagère. Ce voile laisse aussi filtrer l'image, très floue, du mobilier de la salle. Je vois vaguement d'autres étagères et les accessoires de chirurgie posés au-dessus. Je distingue, mais difficilement, les portes des placards fermées. Ils apparaissent et disparaissent, s'approchent et s'éloignent, comme dans un rêve. Je ne suis pas maître de la situation. Je la subis. Je ne suis pas, non plus, maître de mon ouïe. Je subis le mouvement des images visuelles à cette échelle atomique.


Je distingue aussi, par moments, le lit sur lequel je suis allongé. Il me semble voir, très vaguement et au milieu d'autres images, les corps de l'équipe médicale qui m'entoure. Et je ne comprends pas ce qui se passe. C'est flou dans ma tête. Je pense que je rêve. Plus loin, je vois les lits sur lesquels sont allongés les patients endormis. Toutes ces images me viennent derrière ce voile transparent qui ressemble fortement à un voile en poussière.


La lumière de la salle est très faible. Elle est pâle. Je la vois à travers l'étagère où sont rangés mes flacons. Donc, je suis derrière l'étagère qui me sépare de la lumière, du mobilier, de la table d'opération, de mon équipe médicale, de tout. Je suis sorti de mon corps. Je ne suis plus qu'une particule, sorte d'électron libre qui va là où bon lui semble. Mais je reconnais que la vision de mon vrai corps allongé sur la table me laisse perplexe. Tout est incompréhensible. Je fais le constat sans plus. Je ne cherche pas à comprendre. Je ne réfléchis pas. Je subis. Je suis comme dans un rêve.


Mais ce qui me donne le vertige, c'est que j'ai l'impression par moment que mes yeux passent derrière ma tête. Ils captent tout ce qui se trouve derrière sans que je ne sois obligé de me retourner. Je vois tout ce qui m'entoure. Ainsi, je sens que je suis toujours au milieu des atomes et je fais partie d'eux. Je n'ai pas d'existence à part. Ce sentiment va être renforcé, un peu plus tard, je me transformerai en fleur et en papillon. J'y reviendrai.


De là où je suis, derrière les étagères, je vois le bloc opératoire entièrement métamorphosé. Il n'est plus reconnaissable. Il ne représente plus une structure stable, rigide et compacte. Il n’est plus un bâtiment avec des cloisons, des pièces distinctes ; avec des canalisations, des câbles, des appareils, du matériel logistique ; avec des flacons, des accessoires médicaux ; etc. Les cloisons se transforment en amas d’énergie. Tout, absolument tout, se transforme en énergie dispersée dans l’espace. C’est irrationnel ! Je rêve !


J’ai l’impression d’être sorti de mon corps. Je suis aspiré vers le haut. Contrairement à toute attente, je ne me retrouve pas à l’étage, dans son long couloir autour duquel les chambres des patients se tiennent debout et se regardent jalousement. J’aurais espéré voir le chariot des infirmières attendre sagement à côté d’une porte. J’aurais aimé voir celui des agents de service, chargé de plateaux-repas et de carafes d’eau, traverser les chambres des patients, l’une après l’autre. J’aurais aimé revoir ma chambre, située au premier étage, et vérifier si mes affaires y sont toujours. C’est impossible.

À présent, je suis dans le noir total. Je ne vois plus rien. Les images, qui jusqu'à présent ont meublé mon champ visuel, ont subitement disparu. J'ai quitté cet espace de la salle opératoire, réduite à des particules fines vibrant et se déplaçant dans tous les sens. J'ai quitté cet espace pâlement éclairé. Je ne vois plus rien, mais je sais que je bouge. Je ne suis pas mort. En fait, si, je suis peut-être mort puisque j'ai vu mon corps tout à l'heure, étendu sur la table opératoire. Mais non, je ne suis peut-être pas mort, puisque je bouge. Oh là là, je suis aspiré. Ça va très vite. Trop vite même pour savoir où je suis, plutôt, ou vais-je ? Ça va tellement vite que je n'ai pas le temps de réfléchir. Je subis cette forte attraction vers le haut.

À présent, je ne vois plus de corps solides. Je ne vois plus la Terre. Je ne vois plus ses montagnes et vallées. Je ne vois plus ses cités, ses villes, ses rivières ou les cheminées géantes de ses stations nucléaires. Je ne vois plus ses routes et les bouchons interminables qui serpentent ses métropoles. Je ne vois plus les gens marcher dans les rues, manger, dormir et écrire, chacun sa petite histoire. Je ne vois plus les animaux de la Terre, ni ses arbres. Je ne vois plus ses forêts, ou du moins ce qu’il en reste. Tout a disparu de mon champ visuel. Je ne vois plus que le noir partout, le vide.

Où suis-je donc ?



Le tunnel et la lumière

La réponse à ces questions ne tardent pas à arriver. En fait, je distingue un tout petit rond de lumière. Imaginez une chambre sombre, fenêtres et volets complètement fermés, avec un petit trou de quelques millimètres de diamètre qui projette un rayon de soleil vers le sol, formant ainsi un rond lumineux. C'est a peu près ça.

Maintenant, ce petit disque lumineux s'agrandit. J'ai l'impression de monter vers cette lumière avec une vitesse dépassant l'entendement. Plus je monte, plus grand devient ce rond lumineux. En fait, plus ce rond lumineux s'agrandit, plus je réalise que je monte. Logique. Là, je sais que je suis dans un tunnel. Cela devient une évidence.

De surcroît, je sais maintenant que j'évolue dans un tunnel cylindrique, puisque la lumière tout au bout est ronde. Donc, c'est bien le fameux tunnel de la mort dont parlent nos ancêtres ?! Je n'ai jamais cru à cette histoire. Eh bien, j'y suis ! Une amie m'en avait parlé en 1994. Il m'a parlé d'un présumé tunnel noir par où l'on passe tous, une fois qu'on est mort. J'avais souri à l'époque en lui rétorquant « mais comment le sais-tu ? Tu l'as vu du tes propres yeux ? ». J'appartenais à cette race de gens qui ne croient que ce qu'ils voient. Eh bien, maintenant je le vois et, pire, je suis dedans.

Il n'y a personne à côté. C'est hyper silencieux. C'est calme. Pas un seul bruit. On dirait le néant. C'est très vaste. Je ne vois pas la paroi. Je ne peux rien voir de ce qui m'entoure. Ça va vite, très vite même. Toutefois, j'ai largement le temps de constater que je pénètre un monde nouveau, curieux et intriguant. Un monde que je n'ai jamais vu. Un monde dont je ne soupçonnais point l'existence. Tel est le paradoxe. Ça va très vite, mais j'ai le temps de faire beaucoup de chose au niveau de ma conscience.

C'est un paradoxe dans les apparences, car en réalité, je pénètre un espace différent. Je bascule vers une dimension différente. La durée et le temps n'ont pas le même contenu. Une nanoseconde ici, dans notre petite caverne, vaut des milliers d'années dans les plans supérieurs. Résultat, je viens de changer de plan et ma conscience doit changer de paramètres pour comprendre. Enfin, pas si vite. Vivons d'abord cette nouvelle expérience, unique dans son genre, je verrai par la suite. Le temps de comprendre viendra. Patience !

Ça y est, j'arrive au bout du tunnel. La petite lumière est devenue géante. En réalité, elle était géante depuis tout à l'heure. Sauf que j'étais loin, très loin. A quelle distance ? Mille, dix mille, un million de kilomètre ? Je la voyais petite. Maintenant je réalise qu'elle n'est ni petite, ni ronde. Que vous dire ? Elle est d'une grandeur inégalée. C'est comme un volcan immense d'où jaillissent des flammes blanches. Ces flammes montent très haut, expansent sur un très grand rayon, puis disparaissent dans l'horizon pour laisser place aux flammes d'amour suivantes qui sortent de ce volcan.

Je pénètre ce gros volcan d'amour. Mon corps (je dois dire ma conscience, car mon vrai corps est resté sur Terre. Je dois être à des millions d’années de lumière. Qui sait?!) se laisse transporter par les flammes blanches. Il se laisse traverser par une suite de vibrations qui m'envoient des décharges émotionnelles m'installant dans des sensations orgasmiques exceptionnelles. Ces sensations sont d'une intensité inégalée et d'une puissance valant dix milles fois une sensation orgasmique normale.

Mon corps (ma conscience), ou plutôt, ce tout petit corps invisible à l’œil nu, que je suis maintenant, se laisse transporter par les vagues de ce géant volcan sans résistance aucune. A présent, je « nage » dans ce volcan d'énergie, comme si je suis au fond de l'eau dans une mère relativement calme. Je me laisse transporter par l'eau et je vacille au grès de ses courants. Enfin, ce qui était juste un trou lumineux, pointant en haut du tunnel, est maintenant, bel et bien un volcan d'amour universel. Je baigne dedans tel qu'un oiseau traversant de ses ails un gros nuage. C'est le bien être à l'état parfait.



La blancheur de cette lumière vocanique ressemble à la blancheur du coton pure. Elle est différente de la blancheur lisse et un peu transparente d’une lune traversant le ciel en pleine journée. Elle ne ressemble pas à la lumière éblouissante du soleil d’où jaillissent des rayons, desquels on se protège les yeux. C’est une lumière qui, à double titre, fait penser au coton pur. Elle m’y fait penser par sa couleur. C’est du blanc pur. Mais elle m’y fait penser aussi par sa texture délicate et agréable. La majorité des expérienceurs parlent de lumière cotonneuse. Ils décrivent bien cette sensation agréable, douce, aimante, protectrice et enveloppante que nous donne cette lumière. C’est une lumière divine. Elle me traverse. Elle est en moi et je suis en elle. On se confond tous les deux, on se mélange, on s’imbrique, on fusionne. Je ne vois plus cette lumière comme quand j’étais au fond du tunnel. Maintenant, je la vis en moi. Je la respire. Je baigne dedans. Débarrassé de mon corps, tout est devenu possible pour moi. C’est la magie de l’univers. Je ne suis plus le patient que j’étais. Je ne suis plus le malade qui a besoin d’être soigné. Je ne manque absolument de rien, ici. J’ai tout. Je suis tout.











Rencontre avec les êtres de lumière


Je suis parfaitement conscient et lucide. L'effet brouillard de ce nouvel espace m'empêche certes de distinguer des corps ou des objets, mais j'ai la conscience bien lucide. Ce feu ne ressemble ni à la lumière solaire ni à celle de la lune. Il ne ressemble qu'à lui-même, donc à rien d'autre. On a beau chercher des analogies pour mieux le présenter et le rapprocher de la perception de notre mental. En vain. Ce feu, cette lumière, cet amour, cette montagne d'ondes et de vibrations ne ressemble qu'à elle-même et à rien d'autre. Je suis dans un monde nouveau. Un monde que je n'ai jamais vu auparavant. Je suis dans un espace qu'aucune culture ne m'a décrit sur Terre. Je dois me rendre à l'évidence. Je suis dans un endroit qui n'est pas la Terre. Je suis dans ce qu'on appelle communément l'au-delà.


J'ai laissé le tunnel derrière moi. Je ne suis pas pressé d'y retourner. Chose étrange, je ne suis pas anxieux. Je ne suis pas paniqué. De fait, je ne ressens aucune émotion. J'avance dans cet espace extraordinaire comme l'énergie vibratoire me pousse. Je ne marche pas. Je ne possède pas de pieds, ni de jambes. Et puis, il n'y a pas d'espace. Pour aller d'un endroit à un autre, il suffit que j'y pense et c'est fait. Il n'y a pas de distance à parcourir. Je découvre qu'avec ma conscience je peux me déplacer où je veux, comme je veux, sans limite. Je sais que j'ai visité plusieurs endroits dans l'univers. Je le sais, parce que je le sens. C'est enregistré dans ma mémoire profonde. J'ai beau essayer de m'en souvenir. Ce n'est pas évident. J'étais dans une autre dimension et, hélas, je n'ai pas su ramener dans mes bagages beaucoup de souvenirs précis de ce voyage au fin fond de l'univers.


Je distingue vaguement des formes. Elles sont de différentes tailles. Il y a comme un brouillard qui colonise l'espace. Il laisse filtrer des visages. J'en distingue, non sans peine, ceux de mes proches. Je reçois un message d'amour, de bienveillance et d'empathie. Je distingue les visage de mon grand-père maternel, de mon père et de mon oncle. Tous les trois sont décédés. Il me semble aussi distinguer le visage d'un oncle à ma mère. Lui aussi est décédé. Je vois d'autres êtres que je ne peux pas identifier clairement et avec certitude. Toujours est-il, identifiés ou pas, le point commun de tous ces êtres est cette énergie d'amour qu'ils dégagent généreusement. Je la reçois pleinement dans ma conscience. Je la sens pénétrer dans mes cellules et faire vibrer mon corps énergétique.


Ces êtres sont en paix. Il sont très sympathiques, accueillant et aimants. Ils sont venus tous pour m'accueillir et me rassurer. Bon, je ne dis pas que j'ai peur. Je ne dis pas que je suis anxieux. Mais leur présence me procure plus d'assurance.


Ultérieurement, ici, sur Terre, j'ai bien revu mon grand-père lors d'une sortie de corps en 2020. J'étais en pleine conscience. Là, à l'inverse, je n'éprouve aucun doute. Il était en train de jardiner, ma mère tournant autour. Elle avait un corps d'un magnifique papillon. Elle volait autour de son père, partait très loin dans le ciel, puis revenait. Magnifique !


J'ai revu également mon père, à la même année 2020. C'était un soir. Il était toujours dans la même position. Il avait l'habitude de venir me voir dans mes rêves sombres ; depuis sa mort tragique en 1978. Depuis, je rêvais de lui assez souvent ; toujours dans la même position. Il me fixait à travers d'un vasistas, près du plafond. Je n'apercevais que son visage, sombre, figé et triste. Ils s'en suivaient systématiquement des événements sombres et angoissants qui complétaient bien la scène pour en faire un véritable cauchemar. Mon père était parti de manière inattendue suite à une hémorragie cérébrale. Il n'avait pas achevé sa mission. Et c'est pour cette raison qu'il revenait me voir. Mais il ne me disait rien. Il ne parlait pas. Juste il me fixait des yeux. C'était une vraie torture psychologique pour moi.


Cette fois-ci, ce n'était pas dans un rêve que je l'ai vu. Je ne dormais pas. C'était en milieu de soirée, vers huit heures trente à peu près. Il

est arrivé et a pris la même position. Il me regardait sans mot dire. Là par contre, j'ai tout compris. J'ai compris ce que je dois faire, et en même temps j'ai compris que je n'étais plus le même. Je devais le libérer. C'est ce dont il avait besoin, le pauvre. Il avait besoin que je lui dise « Pars papa. Tu n'as plus rien à nous devoir. ». Je ne l'ai plus revu.



Repartons dans l'autre vie. Je suis accueilli par ces êtres dans un espace rempli d'énergie. Je ne vois pas de corps solides ou d'objets physiques. L'environnement est légèrement brouillardeux. La lumière ressemble fort à celle d'une journée terrienne nuageuse, calme, paisible, sans averses, sans vent. Mes interlocuteurs ont des formes d'énergies. Ils ne possèdent pas de corps physiques. Sont-ils assis ? Debout ? Sont-ils statiques ? En mouvement ? Est-ce qu'ils marchent ? Est-ce qu'ils courent ? Je ne dispose d'aucun moyen de le vérifier. A priori, non. Ils sont constitués d'énergie, et, selon toute probabilité, moi aussi.


Ils m’accueillent avec une bienveillance extrême. Je reçois un amour exceptionnel et inconditionnel. Ils me disent que je n'ai rien à craindre. Ils me font comprendre qu'ici, tout est amour. Leurs sourires m'envahissent et m'apaisent. Je me sens rassuré auprès d'eux. Ils me disent qu'ici, je suis accepté tel que je suis, je suis aimé tel que je suis. Je suis aimé parce que je suis un être, une créature. Je n'ai absolument pas besoin de faire quoi que ce soit pour mériter cet amour. Il m'est donné parce que c'est ainsi que cela fonctionne sur ce plan. Les liens entre les êtres, quels qu'elles soient, sont des liens d'amour inconditionnel et d'empathie. Il n'existe pas de liens de haine, de rejet ou de négligence. Ils prennent vraiment soin de moi, de manière très naturelle. Jamais, je ne me suis senti porté de telle façon ici sur Terre, sauf peut-être quand j'étais bébé. Et justement, c'est le sentiment que me procure cette bienveillance, aussi généreuse que pure. Mais faut-il se rendre à l'évidence ? Il n'y a pas d'âge sur ce plan. Le temps n'existe pas.


La différence avec la vie sur Terre réside dans le caractère de « conditionnalité ». L'amour sur Terre est le résultat de quelque chose qui le précède et qui n'est pas l'amour. Il est également le moyen d'obtenir quelque chose ou d'atteindre un objectif. Sauf pour le cas de l'amour inconditionnel que nous éprouvons naturellement pour ses enfants, ses parents, ses proches, son âme sœur. Sur le plan où je suis là, l'amour n'est pas juste un ensemble de sentiments que l'on éprouve. C'est une énergie naturelle. Elle est donnée à tous les êtres qui habitent ce plan, sans condition. C'est une énergie divine. Logiquement, tout ce qui est divin est donné naturellement. Il est en nous. Nous n'avons point besoin de le chercher. Il fait partie de notre conscience ou notre âme. Ce n'est pas le résultat d'un processus. C'est le processus lui-même. Et le divin (ou la divine) n'est autre chose que ce que nous sommes et il est le tout dont nous faisons partie.


Mon dialogue avec mes êtres proches est un dialogue de conscience à conscience. Comme nous n'avons pas de corps physiques, nous communiquons à travers des ondes, me semble-il. Ces ondes transportent les informations dans les deux sens. L'information reçue arrive dans ma conscience comme par magie. Elle s'y installe. Je la sens instantanément. Aussitôt que mon interlocuteur m'envoie l'information, je la reçois et la conscientise. Mieux encore, aussitôt il la pense, je la pense.


L'hypothèse qu'on soit liés par de multiples canaux subtils est plus que crédible. Sinon, comment pourrait-on communiquer instantanément et penser la même chose en même temps. Quand mes interlocuteurs pensent que je suis bienvenu, ils n'ont pas besoin de me le dire, puisque je le pense en même temps qu'eux. Quand ils pensent que je n'ai rien à craindre, que je ne dois pas avoir peur, que je n'ai pas à culpabiliser, que sur ce plan tout est amour, ils n'ont pas besoin de me le dire. Je le pense en même temps qu'eux.


Dôme d'énergie divine

Mon voyage dans cette dimension se poursuit. Désormais, je ne vois plus mes proches décédés. Je ne communique plus avec eux. Toutefois, ce qui va m'arriver est inédit. C'est invraisemblable ! . Je sens une décharge puissante de vibrations d'amour qui m'emporte. D'où cela pourrait-il venir ?! Autour de moi, il n'y a personne. Je réalise petit à petit que cette décharge vient d'en haut. Je vois (je veux dire, je sens.) un gros volcan d'énergie au-dessus de moi. Mais qu'est-ce que cela pourrait-il bien être ?!


Une énergie géante s'est formée au-dessus de ma « tête ». Une énergie puissante d'amour, d'empathie et de clémence me tombe dessus. C'est phénoménal. C'est prodigieux. C'est divin ! Pourquoi moi ? Méritais-je réellement ce cadeau merveilleux du ciel ? J'aurais tout imaginé ! Suis-je près de la puissance de l'univers ? Dieu ? Non. Je ne pense pas. Ça doit être une erreur. Ce n'est pas pensable !


Et pourtant ! Quoi que me dise mon mental, je suis bel et bien près d'une puissance prodigieuse. C'est considérable. Impossible de décrire ce que je vois, ce que je ressens, ce que je vis à présent. Dieu est là, juste au-dessus. Je le touche. C'est inimaginable ce qui m'arrive ! Ce n'est pas un asile psychiatrique qu'il me faut. Il m'en faut beaucoup plus. C'est Dieu « en chair et en os ». Je veux dire, « Dieu » le vrai. Dieu de l'univers, pas celui des religions. Dieu, l'énergie. L'énergie d'amour.


A-il une forme ? Non. Je suis formel. Dieu qui est près de moi, ne possède pas de forme. Et il se trouve que moi non plus, je n'ai pas de forme ! Vous comprenez quelque chose ?! A-t-il des dimensions ? Non plus. Il n'est ni petit, ni grand, ni mince, ni gros. Est-ce qu'il est debout, assis, couché ? Non plus. Il n'est rien de tout cela. Est-ce qu'il marche ? Non. Et alors il fait quoi ? Il donne de l'amour. Oui, il me plonge dans un océan inépuisable d'amour et de bienveillance. Il n'a ni forme, ni dimensions, mais il est présent. Il est là juste au-dessus.


Je n'ose pas trop hisser mon regard pour le voir. Je ne sais pas pourquoi. Je n'ai jamais compris pour quelle raison. Mais je ne risque pas de le savoir, car je ne décide de rien, je subis les événements. Résolution prise : je dois me laisser emporter par ce volcan divin. Je suis dans le royaume du divin. Il n'y a aucun doute. Oui, j'ai du mal à le révéler. Oui, j'ai beaucoup de mal à l'assumer. C'est normal, car je fais partie d'une race humaine qui n'y croit pas. Une race qui doute. Une race coupée de sa racine et qui tente de reconstituer le puzzle comme elle peut. Une race qui ne croit que ce qui est visible à l’œil nu. Je suis influencé par la culture de cette race et j'hérite de ses propres blocages. Je porte ces blocages. Et c'est la raison pour laquelle je doute moi-même quand je «pense». En revanche, quand je cesse de « penser », quand j'écoute la voix de mon intuition, le doute s'évapore.


Je ne détiens pas de « preuves » matérielles de ce que j'ai vu. Et ce que j'ai vu n'est pas matériel. Je suis cette particule infiniment petite, qui tout à l'heure se baladait entre le mur et les étagères du bloc opératoire. Cette particule subatomique, c'est ma conscience. C'est tout ce que je suis à présent. N'imaginez pas que j'ai un corps avec des mains, des pieds, une tête, un cerveau, etc. Non. Je ne suis qu'une particule infiniment petite qui est consciente d'elle-même.


Elle a mis dans sa tête qu'elle a vu Dieu et il est impossible de le lui en extraire. Impossible de la convaincre qu'elle hallucine. Impossible de la convaincre que ce qu'elle a vu, « c'est dans la tête » comme dirait l'autre. Impossible de la convaincre que c'est le reste de l'activité électrique du cerveau qui lui fait voir des images irréelles. Impossible de la convaincre qu'elle est sous l'effet de psychotropes. Elle est d'un entêtement assez rare. Ce n'est pas un asile psychiatrique traditionnel qu'il lui faut. C'est un asile pour conscience têtue. Du reste, elle doit être condamnée pour être sortie de son corps pour aller rencontrer le créateur. Quoi qu'elle pourrait toujours dire qu'elle n'est jamais sortie d'aucun corps physique. Elle pourrait prétendre qu'elle n'a jamais été emprisonnée dans un corps. Pire, elle pourrait se targuer d'exister partout et nulle part. Mais, on n'est pas obligé de la croire ?


Cette énergie géante, qui rayonne sur cet endroit, est complètement différente de ce que j'ai vu tout à l'heure en présence de mes proches. Je me sens petit, extrêmement petit, en présence d'une énergie divine. Cette énergie me parle. Je reçois des informations par ma conscience. Elle me dit que je suis aimé comme je suis. Elle est fière de moi. C'est un très beau message. Je sens que cette énergie vient droit d'une source divine. Longtemps, j'ai éprouvé des difficultés à en parler. Je sens au fond de mon âme que j'ai dialogué avec le divin. Mais comment le dire ? Ou plutôt, comment le dire aux gens ? Et puis, tout compte fait, pourquoi est-il si important de le révéler aux gens ? Au fond, cela n'a aucune espèce d'importance. Les gens qui n'ont pas vécu cette expérience ne peuvent ni valider ni invalider ce que j'ai vécu. La science, de son côté, n'a pas encore résolu les problèmes de la Terre pour se focaliser sur ceux de l'au-delà. Les scientifiques sont encore dans le déni eu égard à ces questions de la vie sur les autres dimensions.


Un tel propos peut me valoir un rejet ou une condamnation sociale. Va dire au gens que tu as rencontré le divin ! Va leur dire que tu as dialogué avec lui ! Va leur dire que tu as reçu un message d'amour et de clémence de sa part ! C'est hautement risqué. Te taxer de fou illuminé serait la moindre des réactions. Il n'en demeure pas moins qu'au moment où j'écris ces lignes, je sens cette vérité à un niveau vibratoire. Mais je comprends que les gens ne prennent pas au sérieux ce type de propos, soit parce que pour eux, le divin n’existe pas, soit parce qu'il existe mais il n'est pas possible de le rencontrer. Il est ailleurs, loin, très loin. En aucun cas, personne ne pourrait l'atteindre. Probablement, ont-ils raison ! Peu importe les avis, ce sont les expériences tangibles qui tranchent. J'ai bien rencontré le divin !


Que m’envoie cette puissance ? De la « bienveillance », et c’est la première sensation que j’éprouve. C’est comme si je suis là à jouer dans une cour de récréation comme un enfant, sous le regard bienveillant de cette puissance. Je suis petit, très petit, infiniment petit « à côté » d’un phénomène d’une grandeur inégalée et sans limite. Une grandeur qui dépasse tout. Un phénomène incommensurable d’amour et de tendresse.


Cette puissance m’envoie aussi de l’amour pur. Vous voyez le sentiment que vous éprouvez quand vous aimez votre enfant ? La sensation qu’il vous procure quand il vous sourit, quand il prononce ses premiers mots, quand il fait ses premiers pas ? Vous avez une sensation joyeuse et pleine, une sensation indescriptible. C’est une sensation de vie, d’énergie et de plénitude. C’est une sensation provoquée par la vie qui jaillit tout doucement de la bouche de votre enfant, de ses pieds, de ses bras, de ses petites mains, de ses mouvements, de ses regards. C’est de l’amour pur.


Cet amour pur n’est pas un sentiment contingent ou limité dans le temps. C’est une énergie qui ne s’éteint jamais. Elle dérive d’un phénomène hors temps que représente cette puissance que je peux qualifier de divine. Depuis que j’ai rencontré cette puissance de bienveillance, de protection et d’empathie, cette énergie d’amour et de lumière, je ne vois plus la Terre, l’homme et la société comme avant.


Cette énergie m’accompagne tous les jours. Elle est omniprésente. Quand je suis occupé par les choses de la vie, le travail, les courses, etc., il arrive qu’une vibration me traverse de manière inattendue et m’amène une information. Elle m’ordonne de me connecter. J’obéis. Certains s’étonneraient de ces propos. Ils se poseraient la question sur ma santé mentale. C’est déjà arrivé. Cela fait partie des petites habitudes des habitants de la caverne. Ça ne présente aucune importance.





La création

Là, je viens de changer de plan. Je suis monté plus haut. Maintenant, je traverse un plan de l'univers où tout, absolument, tout ce qui m'entoure de près ou de loin, vibre. Je vois des atomes de toute couleur, de toute forme, en vibration permanente. Curieux, on dirait qu'ils dansent ! Ils vibrent en suivant une harmonie absolument prodigieuse. C'est la symphon6ie de l'univers. Je l'écoute à présent. Je vibre avec. Je la sens me traverser de la tête aux pieds. Les particules suivent ce chant symphonique et produisent des vibrations qui les font apparaître, puis disparaître pour réapparaître de nouveau. Par moments, des images fractales se dessinent dans mon champ visuel. J'ai l'impression que ce sont les atomes qui se regroupent et donnent lieu à différentes formes. Des formes se créent puis disparaissent. Et c'est la musique qui met tout ce monde en mouvement. C'est fabuleux !


Tout ce spectacle se déroule dans une ambiance lumineuse et très agréable. Je sens un amour divin, sans limite. Je suis porté dans un monde de rêves, mais réel. Un monde qui fait du rêve une réalité émouvante. J'ai du mal à fixer une image pour longtemps. Les événements s'enchaînent et s'accélèrent. Je forme un avec tout ce monde qui m'entoure. Je fais un avec ces belles formes où les particules les plus fines s’entrelacent, s'imbriquent, se lient entre elles. En les regardant faire, je sais que je suis en train de vivre, de près, le processus de création. Je sais que ces mouvements vibratoires sont à l'origine de ces infimes particules. Celles-ci vibrent sur les airs de cette musique symphonique et se recréent, se reproduisent. Elles disparaissent puis réapparaissent sous une autre forme. J'aurais filmé cette scène si j'avais mon smartphone. Mais je n'ai emporté que ma conscience.


Je survole un vaste champ couvert de très belles couleurs. Leur aspect est extrêmement différent des couleurs de la caverne. Elles sont très intenses, brillantes, mais très douces et tendres. J’observe des particules microscopiques en vibration. J’en distingue des fleurs et des papillons. J’ai l’impression que l’univers chante et vibre en permanence. Tout vibre autour de moi. Je vois des fleurs de toutes les couleurs et les senteurs, chatouillées par des papillons qui volent autour. C’est un univers de rêve. C’est le beau à l’état parfait.


J'ai l'impression d'être monté encore plus haut. J'arrive à un endroit sombre. On dirait qu'il fait nuit. L'espace est tout noir, mais les formes qui peuplent cet espace, sont lumineux. Je vois de très belles couleurs brillantes et lumineuses. Les couleurs, que j'ai vus tout à l'heure, était du genre pastel. Celles-ci, en revanche sont très brillantes. Leur brillance traverse les formes lumineuses qui m'entourent. Ah, maintenant, je deviens petit, très petit. Je suis en train de frayer un chemin parmi des plantes touffues et entremêlées. Je vois devant, derrière, partout. J'avance au milieu de cette forêt magique.


Stop ! Mais qu'est-ce que je vois ? Une forme, on dirait une tige qui est en train de naître. Elle vibre. Elle grandit. Ho, tiens, une feuilles toute petite pousse dans la tige. Elle sort. Elle vibre et en vibrant, elle s'étend. En voilà une deuxième feuille, puis une troisième, etc. C'est magique. Vous imaginez ?! Je vois de mes propres yeux le processus de création de la vie. Fabuleux ! J'ai bien fait, tout compte fait, de quitter mon corps. C'est sans regret.


C'est inhabituel ! C'est inédit ! C'est surprenant ! Là, je suis transformé en papillon. Quoi ? Je déconne ? J'hallucine ? Pour vous, sur terre, oui. C'est possible que je sois en train d'halluciner. Mais je suis ailleurs. Je suis à un endroit où apparemment les règles de l’existence et de la vie n'ont rien à voir avec celles de la Terre. Oui, je suis un papillon. Là, je suis en train de bouger mes ails. Elles sont étendues. Mon corps est très petit et léger. Je vole. Je sursaute au milieu de ces magnifiques tiges. Je me déplace d'une fleur à une autre. Ah, tiens. Je ne suis pas seul. D'autres papillons s'approchent de moi. Ils sont tout près. Certains se posent sur des fleurs, d'autres continuent à voler.


Mais j'hallucine ou quoi ? Qu'est-ce qui m'arrive ? Je ne suis plus papillon. J'ai arrêté de voler. Mes copains papillons sont toujours là, mais, moi, je ne suis plus comme eux. Je suis une fleur. Vous entendez ? Je deviens une fleur et de l'intérieur, je vois les feuilles qui m'entourent. Je suis dans un corps transparent. Je vois, comme à travers une vitre, les fleurs accrochées à mon corps. On vibre toutes sur les notes de la symphonie. Ah, tiens, un papillon s'approche. Il est en train de se poser sur la fleur qui se trouve à mes côtés. Il me regarde. Je distingue nettement ses yeux et les petites cornes toutes fines qui sortent de sa tête. Il s'en va. C'est un véritable cirque de magie. Je comprends les gens qui ne nous croient pas. Et comment admettre ces histoires à la limite de la débilité ?! Et pourtant, c'est vrai.


Cette expérience fut singulière. J’ai pu vivre, de l'intérieur, le processus naturel de la création. Par « l’incorporation » d’un papillon et d’une fleur, j’ai vécu de l’intérieur la création permanente au niveau subatomique. J’ai pris conscience que c’est par la vibration des atomes ou de leurs composantes, encore plus fines, que l’énergie se crée. Cette énergie ne se crée pas seule, ni n’importe comment. Elle suit un rythme et une harmonie grâce à l’apport de la musique. C’est en chantant que l’univers crée. C’est curieux, mais il me semble que c’est ainsi que l’univers fonctionne.


Ça y est. Ma ballade dans ce paradis nocturne touche à sa fin. Je suis redevenu moi-même. Je ne suis plus ni papillon ni fleur. Je suis redevenu moi, c'est-à-dire cette conscience qui se promène dans l'univers comme bon lui semble. Je quitte cet endroit et me dirige vers la sortie. De loin, je visualise une grande fleur toute belle. Je la fixe. Elle présente des feuilles toutes rouges ; certaines penchent vers le noir à certains endroits. Qu'est-ce qu'elle représente pour moi ? Pourquoi je la fixe ? Je ne sais pas ? Elle est gravée dans ma mémoire. Je n'ai jamais su pour quelle raison. La seule chose que j'ai remarquée est qu'elle ne semblait pas vibrer comme les autres. Mais j'en étais loin pour observer avec précision son état. Je m'en vais.



L'expérience du néant

Ho là là ! Où suis-je ? Mon Dieu ! Mais je suis monté encore plus haut et plus loin. Je ne vois plus aucune forme. Je suis comme suspendu dans un grand vide. On dirait qu'il fait jour. Mais c'est, un jour, bizarre. Il n'y a pas de soleil pour l'éclairer. J'ai l'impression de voir. Mais voir quoi ? Rien. C'est curieux ? C'est intriguant ? Je suis dans un endroit où je vois tout, mais ce « tout » est "rien", absolument rien. Il n'y pas de formes, pas d'arbres, pas de fleurs, pas d'êtres vivants, pas de planètes, pas d'étoiles. Rien. Qu'est-ce cela pourrait bien être ?


Le tunnel que j'ai traversé, la lumière dans laquelle j'ai vibré, les êtres que j'ai rencontrés, mes proches et les autres, tous cela est resté dans les plans inférieurs. Je suis monté très haut, à des millions d'années de lumière. Je suis dans un endroit vide. Est-ce le néant ? Mais qu'est-ce que je suis en train de vivre ? N'est ce pas trop un être simple ? Si ça s'avère que je suis monté jusqu'au néant, il y aurait de quoi perdre la raison. Mais comment l'on peut vivre dans le néant, alors qu'il n'existe pas. Quoique ? Je ne peux pas dire qu'il n'existe pas, puisque j'y suis à présent. Et j'y suis jusqu'au coup !


Je ne suis plus soumis à aucune force gravitationnelle. Je vais seul dans ce néant gigantesque. Je vois constamment à 360°, comme lorsque j'étais dans les plans inférieurs, mais là, je ne vois que le vide. Et quand je dis « vide », c'est vraiment vide. Je vois le « rien », mais je vois. Je ne peux pas dire que je ne vois rien. Je vois plutôt le « rien » en chair et en os. Allez raconter cela aux gens et vous serez bon pour un internement à vie. Vous prendrez même le risque d'être ressuscité pour un deuxième internement. Autant garder le silence.


L'univers est extrêmement vaste, mais il n'y a rien autour, ni à l'horizon. Il n'y a rien qui vibre. C'est le calme plat. Pas de particule, pas d'atome, pas d'énergie, pas de lumière, absolument rien. La question : et moi dans ce vide ? J'existe ou pas ?


À la différence des émotions que j'avais eues sur les plans inférieurs, sentiment d'amour, de bienveillance, d'empathie ; etc. Ici, dans ce vaste champ du vide, je ne ressens rien du tout. Pas une seule émotion, infime, soit-elle. Puis-je conclure que je suis, à ce moment, vide ; vide de sentiments et de tout ?! Il y a de quoi « perdre la boussole ». Comment intégrer que je sois une « chose » vide dans un « néant » vide ? Il est impensable pour le langage terrien de rapprocher cette expérience de l'entendement humain. À moins de se taire et de ne rien dire, je ne vois pas comment en parler !


Je regarde en dessous de moi. Je ne vois rien. Je ne suis pas porté par un support qui serait en dessous de mon corps. Je ne suis pas non plus suspendu à un support qui serait au-dessus de moi. Je suis sur le vide. Je suis dans le vide. Tout ce qui m'entoure, c'est du vide. Et c'est extrêmement vaste. Je regarde loin. Il n'y a rien. À la différence de l'épisode où je survolais le champ paradisiaque, ici, je ne vole pas. Je ne bouge pas. Je ne vibre pas. Je ne fais rien, absolument rien. Je fais l'expérience du vide. Pas un nuage dans l'horizon, pas un oiseau qui vole, pas un satellite, pas une étoile, pas une couleur, pas un vent, pas une montagne, pas une vallée, pas un brouillard, pas un papillon, pas une fleur, rien.


Je suis monté très haut. Je suis loin de tout. Je sais que je suis dans un des plans les plus lointains, les plus hauts, où rien, absolument rien ne se passe. Mais bizarrement, je ne ressens aucune panique, aucune inquiétude, aucune peur. Je ne ressens pas d'assurance ni de sérénité, non plus. Je ne ressens rien, ou plutôt, je ressens le « rien », le « vide », le « néant ». Mon humble conclusion, le néant existe et c'est ce que je vis à présent.


Tout à l'heure, j'étais sur un plan inférieur où je voyais la vie. J'apercevais du mouvement. Le mouvement des êtres de lumière. Le mouvement des particules de l'univers. Je voyais la vie dans le mouvement de disparition et d'apparition, de dislocation et de régénérescence des atomes et de leurs composantes. Je voyais la vie aussi dans les fils ou les « cordes » qui les lient, car rien n'est isolé. Tout est lié à tout. Je voyais le changement et l'évolution de la particule d'un état à un autre. Moi-même, je vivais et je changeais. Je passais d'un état à un autre. Je survolais le champ du paradis, j'incarnais des êtres vivants, d'abord un papillon puis une fleur. Je mémorisais les événements. La preuve est que je suis en train de les relater. Or, ici, dans ce vaste néant, il n'y a absolument rien que je puisse mémoriser. Il n'y a pas de mouvement, pas de changement, pas de vie. Aucune image n'est mémorisable puisqu'il n'y a rien. Et ce « rien » possède cette spécificité qu'il ne peut en aucun cas se transformer en image ou avoir une forme. Et le comble, moi qui suis censé mémoriser quelque chose, je suis vide. Il n'y a rien en moi. Je fais partie de ce néant. Je le suis à présent. Il va me falloir trouver un moyen on pour ne pas écoper d'un troisième internement. Ce qui serait, dans le langage courant, un « triplage », dit en bon français, un triplement.


Je peine à décrire ce que je vis en cet instant. Bon. Mais je ne vais pas dire que le néant est noir alors qu'il ne l'est pas. Je ne vais pas dire qu'il est transparent, alors qu'il ne l'est pas. C'est le vide ? Pas si sûr. La science a prouvé que le vide est plein à craquer. C'est quoi alors ? C'est le néant !


C'est le néant qui ne ressemble à rien d'autre, même pas à lui-même.


Vous constaterez que parler du néant met le mental à rude épreuve. Le cerveau a beau essayer de chercher des analogies, des ressemblances, des antagonismes, etc., en vain. C'est une belle torture qui n'a de remède que le silence, le silence du langage et le silence de la pensée. Il n'y a que dans le silence que je ressens cet instant du néant universel. Et il est vraiment vide.




Le grand livre

J'arrive dans un endroit qui ressemble bien à l'espace où mes proches m'ont accueilli tout à l'heure. Et justement, l'un d'eux est là. Mon grand-père maternel. Il est entouré de trois autres êtres. Je ne les connais pas. Probablement, je les aies identifié sur-le-champ, mais je n'ai rien conservé dans ma mémoire les concernant. L’atmosphère est calme. Il fait un peu sombre. J’ai l’impression que quelque chose comme un feu de bougie éclaire légèrement les visages de ces êtres, ou du moins ce qui s’apparente à des visages. Les êtres ont l'air assis. Devant eux, j'aperçois un grand livre ouvert, posé sur ce qui ressemble à une table basse. Le livre est gigantesque.


L'un d'eux, tourne les pages de ce livre. Ces pages sont celles de mes vies. C'est ce qu'ils me disent. Plus ils tournent de pages, plus je vois mes vies défiler devant mes yeux. C'est intriguant. Ils connaissent tout de moi. Seraient-ils des guides ? J'ai l'impression qu'ils savent tout de mon parcours dans l'univers. J'apprends que ma vie ne se limite pas à celle que je vis sur Terre. Celle-ci ne représente qu'un épisode dans une succession infinie de vies. Je découvre également que je n'étais pas qu'un homme. J'étais aussi femme. Tels sont les rares souvenirs que je conserve de ce face-à-face. Il me semble aussi, que dans l'une de mes vies antérieures, j'étais animal. Je ne m'y attarde pas. Sincèrement, c'est confus dans ma mémoire.


Après le grand livre, on me fait visiter un endroit où sont rangés mes vies côte à côte. Mes vies antérieures et mes vies à venir. Curieux ! Je me trouve devant un meuble de rangement avec des cintres et des boites. Chaque cintre, chaque boite recouvre une mémoire de mon parcours. Cet endroit est plus sombre que le premier. Il est très mal éclairé. À peine, je distingue les cintres suspendus et les boites rangées, l'une sur l'autre.


Arrive le moment fatidique, le jugement, ou plutôt l'auto-jugement. Je vois défiler mes erreurs, commises sur terre. Je m'arrête sur un passage où, sur Terre, j'avais abandonné une fille très proche de moi, sans la prévenir. Elle en a grandement souffert. J'étais responsable de cette souffrance qui avait duré des années m'a-t-on rapporté.


Là, je ne suis plus moi-même. Je suis cette fille. Je porte exactement l'une des robes qu'elle portait quand je l'avais connue. C'est épouvantable ce que je ressens, une angoisse intense et une déprime terrifiante. Je n'aurais pas de mots justes pour décrire ce qu'on appelle la souffrance ou la nuit de l'âme. Je sens une tristesse qui me déchiquette le cœur ; une tristesse qui traverse tout mon être. Je sens des lames qui découpent mes tripes. J'éprouve une grande amertume et beaucoup, beaucoup, beaucoup de regrets. Je ressens beaucoup de culpabilité.


Je suis entièrement nu et désarmé face à cette douleur de l'âme. Je n'ai pas mon mental pour me venir en aide en me permettant de penser à autre chose ou de me trouver des arguments ou prétextes pour me justifier. Je n'ai aucun moyen d'y échapper. C'est évident, puisque c'est moi-même qui me « punis ». On peut échapper à son tortionnaire, sauf quand c'est soi-même son tortionnaire.


Chose étrange : je vis une dualité. Je ressens ces émotions « d'enfer », tout en étant moi-même deux ; elle et moi, la victime et le coupable. Je ressens exactement ce qu'elle a dû endurer après l'avoir quittée sans la prévenir. Je ressens sa tristesse, son angoisse et « en même temps » mon amertume et ma culpabilité. Somme toute, suis-je un seul être ? Ou deux ? Non. Assurément, je ne suis ni un, ni deux. En effet, ces notions de quantité sont des notions typiquement terriennes. Là, devant ce livre volumineux karmique, je ne suis pas sur Terre et je ne suis pas un humain. Je suis une pure conscience. Je représente une pure information. À ce titre, je suis les deux à la fois. Puis selon l'émotion du moment, je suis tantôt elle, tantôt, moi. C'est cela, la magie de l'univers.


Après cette scène de torture de l'âme, il y a eu d'autres scènes d'incarnation de différents personnages, dont l'un de mes frères. Mais, j'ai beaucoup de mal à retrouver mes souvenirs. C'est très épars, trop épars pour en faire une restitution complète et cohérente.


Je reviens à mes êtres. Je disais que, contre toute attente, ils ne me culpabilisent pas. Il ne me jugent pas. Au contraire, ils m’envoient une grande empathie et beaucoup de tolérance. Je ne sens pas de reproche de leur part, mais je sens un grand sens de responsabilité. Je développe une nouvelle vision de la responsabilité. J'y reviendrai un peu plus loin.


Je quitte ce tribunal de l'âme et me retrouve avec un être qui surgit de nulle part et m'ordonne de lui suivre.

L'équation de l’univers

Je me retrouve face à un être qui se charge de me « guider » à un endroit où je dois a priori découvrir un mystère. Ce guide surgit de nul part. Il possède une forme. Mais à peine, je distingue son visage et la partie supérieure de ce qui semble être son thorax. Il y a beaucoup de brouillard et je peine à en avoir une vision nette. Nous sommes sur un nuage extrêmement dense. Nous sommes comme suspendus tous les deux dans ce brouillard très dense.


Il me dit : « suis moi ». Je m'exécute. Mais, comme je n'ai pas mes pieds, ni mes jambes, étant donné que j'ai tout laissé en clinique, je ne peux pas marcher sur ses pas. Je n'ai pas non plus des ails. Je ne peux pas voler. Résultat, je me déplace sans savoir comment, ni par quel moyen. On arrive, tous les deux, devant un petit panneau où je distingue, non sans peine, des symboles. En effet, un brouillard extrêmement dense balaye le panneau par vague et m'empêche de voir avec précision ce qui est écrit. Les symboles que mes yeux arrivent à fixer, malgré tout, ressemblent bien à des chiffres et à des lettres. On dirait une formule mathématique.


Je regarde cette formule et prête attention à mon guide pour entendre ce qu'il va me révéler. Il me dit : « Tu veux connaître le mystère de l'univers ? Le voici. Ce que tu vois, c'est « l'équation », le mystère de tout l'univers ». Je l'écoute et continue à examiner ces symboles. À ce moment, toute la connaissance de l'univers se décharge en moi. Je sais à présent de quoi il est fait l'univers, notre univers. Je sais comment il fonctionne, de la plus fine particule à la plus grande de ses galaxies. Ouah ! Mais qu'est-ce qui m'arrive ?! C'est un véritable délire. C'est un véritable choc séismique.


Jamais j'aurais imaginé accueillir cette connaissance que des générations et des générations de scientifiques sur Terre se battent pour avoir. Comme quoi, il suffit de sortir de ce corps qui m'emprisonnait, il suffit de quitter cette société pleine d'illusions, pour voir de quoi l'univers est fait. Pas besoin de collège, d'université ou de laboratoire de recherche. Tout est à portée de main. Il suffit de le vouloir pour l'avoir. L'univers est merveilleux. C'est tout le contraire de ce qu'on nous apprend ici sur terre depuis deux cent vingt mille ans.


Ouah ! C'est indescriptible ! Quelle magie ! C'est de la fiction ! Qu'est-ce que je vois ?! Des combinaisons de symboles arrivent dans ma direction. Chaque combinaison indique une science particulière. Elles traversent cette couche de brouillard dense. Elles apparaissent, puis disparaissent. Je peine à les fixer. Beaucoup de brouillard m'en empêche. Ça y est. Elles sont là, juste devant moi à quelques mètres. Mais qu'est-ce qu'elles sont en train de faire ?! Je frotte mes yeux pour mieux voir.


Ça y est, je vois un peu mieux. Elles font un cercle autour d'un noyau et commencent à tournoyer. J'ai l'impression de les voir danser autour de ce noyau. Et le comble ! Ce noyau n'est plus ni moins que les mathématiques. C'est magique ! Les sciences apparaissent, puis disparaissent. Et quand elles sont là, elles n'arrêtent pas de tournoyer, en se confondant et s'entremêlant. Seules les mathématiques restent stables au centre du cercle. C'est un véritable délire !


Comment voulez-vous que les gens me croient ? Je les comprends. Ça n'existe nulle part sur Terre que des sciences se livrent à une partie de tango ou de swing autour des mathématiques. Les sciences n'ont pas une existence physique. Elles n'existent que comme idées, comme pensée virtuelles. Elles logeraient dans les esprits des savants. Ou du moins, c'est ce qu'on croit. Mais cela n'a jamais été vérifié. Il est autorisé de présupposer que les sciences existent comme informations dispatchées dans l'univers ou dans des champs spécifiques et qu'elles ne logent pas dans les cerveaux savants. Avant qu'elles se transforment en idées, elles sont d'abord informations indépendantes.


Comment voulez-vous que les gens me prennent au sérieux ? Même si je leur explique que là-haut, il n'y a pas de savants. Les sciences ne sont pas des idées virtuelles. Elles ont une existence en tant qu'informations indépendantes pouvant avoir une forme ou une autre. Et c'est la conscience qui leur confère telle ou telle forme. Les gens ne vont pas croire à ces « charabias ». Mais j'aurais tenté le coup ! J'y crois.


Il me semble voir un chiffre qui a l'air d'avoir une importance. Lequel ? Je ne me souviens pas. J'hésite entre le nombre 21 et 78. Mais je n'ai aucune certitude. Que veut dire ce chiffre ? Que porte-t-il comme message ? Je ne sais pas. Il n'est pas là pour rien, mais je m'interdis de me livrer à toute interprétation purement subjective. Mon EMI ne fait pas de moi un superstitieux.


Parallèlement à ce défilé de la connaissance devant mes yeux, j'aperçois de l'information partout. C'est magnifique ! Des jets, des tout petits paquets de lumières arrivent vers moi, puis s'évaporent. Mais où suis-je ? Je vois de l'information dispersée partout. Elle se répartit en tout petits cubes lumineux, deux ou trois symboles accolés par cube. Mon « guide » me dit : « Tu vois ? Maintenant, tu as tout compris ». À ce moment, l'univers me paraît tout clair, tout transparent. Il n'a plus de mystère pour moi. Je vois comment il fonctionne, de quoi il est fait. Je sais maintenant tout sur cet univers mystérieux. Mais qui va me croire ? Personne. Et à juste titre, c'est délirant, c'est déroutant. Pourtant, c'est vrai ! Je sens un apaisement profond. Je ressens une grande joie de vivre ce moment de vérité. Je me sens très près de la puissance de création. Mieux encore, je me sens faisant partie de cette puissance.


Je n'ai pas développé ces informations dans mes premiers témoignages. Je peinais à les admettre. Ces informations me revenaient en mémoire avec insistance, mais je les repoussais. Ma rationalité m'interdisait de me prendre au sérieux. Je préférais les considérer comme des illusions, des hallucinations. Quand bien même j'admettrais que ce sont de vraies informations, je n'oserais jamais les révéler. J'avais peur du jugement des gens. Plus maintenant. Avec le temps, je me suis affranchi de cette peur. Je m'en suis affranchi, uniquement en cessant de penser que je devais valider mes révélations par les gens qui m'entourent. Ils n'ont pas vécu cette expérience – réelle ou illusoire d'ailleurs - ; résultat, ils n'ont rien à valider. Je la partage et chacun se fera son idée. Mon angle de vue a changé.


Sur Terre, on se bat depuis notre apparition pour connaître la vérité de notre univers et on n'est toujours pas arrivé, alors qu'ici, pas besoin de réfléchir. La vérité nous vient spontanément. On ne réfléchit pas, on sait, c'est tout. La vérité ne nous vient pas par les idées. On n'a pas de cerveau pour réfléchir. La vérité nous est révélée par la conscience. Et la conscience n'est autre chose que cette vérité elle même. La conscience s'identifier à chaque moment de l'univers. Elle incarne chaque infime composante cosmique. La conscience et l'univers est une seule et même chose. N'ont pas tort ceux qui ont révélé l'unicité du cosmos.


N'ont pas tort non plus ceux qui soutiennent que la vérité nous vient par l'intuition. L'expérience des grands savants le prouve. C'est souvent quand ils arrêtent de réfléchir, qu'ils trouvent les réponses recherchées. Et il est fort possible que ces réponses existent quelque part, bien avant que ces savants ne se mettent à les chercher. Et quand ils les trouvent, ils en sont très contents.


Au moment où je vous parle, je suis tout près de la source. Je vois le savoir de mes propres yeux. Et c'est tellement simple, tellement banal, que j'ai du mal à y croire. Sur Terre, rien n'est simple. Tout est compliqué. C'est compliqué, d'une part, parce qu'on loge dans un corps physique qui limite énormément nos capacités de perception extrasensorielle et empêche l'accès à la connaissance du monde invisible. Et c'est compliqué, d'autre part, par la concentration de nos moyens entre les mains de quelques individus, dits savants. Quand un seul se trompe, on se trompe tous.


Ici, tout est différent. Tout est organisé selon la loi de l'amour absolu. On accède à la connaissance de l'univers par l'amour. C'est cette énergie qui le fonde et le fait fonctionner. Pas besoin de réfléchir. Il faut aimer et tout devient transparent, lumineux, accessible et à portée de main. Il suffit d'aimer et tout devient possible. Pas besoin d'élites savantes ou de laboratoires de recherche pour avoir accès à la connaissance. Il suffit d'être dans l'amour absolu. Je veux dire par là, qu'on peut ne pas y être. Pourquoi ? La réponse est juste après.

La descente aux enfers

L’être à ma gauche s’évapore. Je ne le vois plus. Je n’entends plus sa voix. Habité par cette sérénité que me procure ma nouvelle connaissance de l’univers, j’entame la descente vers la Terre. Je pénètre dans le tunnel. Je le traverse dans le sens du retour. Je suis dans un noir total. J'ai l'impression que c'est plus lent que quand je montais. Je ne sens pas une accélération. Là, peu à peu, je commence à m'interroger : suis-je mort ou vivant ? Effectivement, un doute s'installe en moi. Je sens comme une peur qui me traverse. Je m'interroge ? Où suis-je ? Je regarde tout autour. Il n y a rien qui puisse m'indiquer où je suis ? Je m'inquiète tout en continuant à descendre. Mais où vais-je ? Je ne vois pas de fond. Je ne vois pas de lumière quelque part pouvant m'indiquer un chemin ou un horizon. C'est très angoissant. Je me réinterroge. Tantôt, je pense que je suis mort. Tantôt, je pense que je suis vivant. Je ne vois pas de signe de vie dans cette obscurité. Je continue à descendre. Je me demande : « c'est ça la mort ? » « Bizarre !» . Je ne vois personne dans ce tunnel. Je suis seul, absolument seul. Ce n'est pas rassurant. Je tente de percer cette nuit pour comprendre ce qui m'arrive. J'essaie de chercher une lueur, un rayon de lumière, en vain. Je tends mon oreille et tente d'intercepter un son, un bruit. En vain. Je continue à descendre, mais le tunnel n'a pas de fond. Comment vais-je faire ? Ou plutôt que dois-je faire ?


J'ai l'impression que ma conscience est en train de changer. Contrairement à tout à l'heure, où je subissais les événements, je les vivais sans réfléchir, cette fois, je réfléchis et me pose des questions. Et contrairement à toute à l'heure où je recevais des réponses à tout, sans même me poser des questions, maintenant, je me pose des questions, mais pas de réponse. J 'ai changé de plan. Je continue à descendre.


Ho, qu'est-ce que j'entends ? Une sorte de bruit lointain brise ce silence effroyable dans lequel je suis. On dirait des cris, des hurlements. Je poursuis ma descente. Ho là là. C'est terrifiant ! Ça fait peur ! Ce sont des cris réels. Ce sont des hurlements d'humains. Je les entends. Mais où sont-ils ? Je regarde et essaie de voir l'endroit d'où sortent ces hurlements ô combien horribles. Je ne vois rien. J'ai l'impression d'entendre des gens qui souffrent dans les ténèbres. C'est terrifiant ! C'est épouvantable ! Mais alors, où suis-je ?


Je ne vois toujours rien, mais maintenant, j'ai l’impression, de l'endroit où je suis, que plus loin et plus bas, il y a comme un grand ravin obscur, d'où proviennent les cris. Cette impression me jette dans la gueule d'une peur effroyable. Je ne le souhaite à personne. C'est vraiment horrible ce que j'entends et ressens. C'est à l'antipode de ce que j'ai vu auparavant. Il y a de tout dans l'univers. Est-ce l'enfer ? Est-ce le bas astral ? Pourvu que ce ne soit pas ça ! Pourvu que j'arrête de descendre ! Franchement, j'aimerais me trouver un refuge. Ne serait-ce que pour stopper cette descente d'enfer. Ne serait-ce que pour ralentir.


Je regarde sur les côtés et devant. Il n'y a rien auquel je pourrais m'accrocher. Je descends. Les cris continuent à percer mes oreilles, mais je ne vois toujours pas d'où pourraient-ils bien provenir ? Le comble est que je ne sais toujours pas si je suis vivant ou mort. Et je ne dispose d'aucun moyen de le savoir. La situation m'échappe entièrement dans ce tunnel d'enfer, sans bout et sans issue. C'est un véritable cauchemar. Je continue à descendre.


Ho, que c'est très lent ! À la montée, tout allait vite, très vite même. Mais maintenant, c'est très lent. Je suis certainement revenu à une fréquence lourde, où tout se passe très lentement. Mais autant toute à l'heure, j'étais comme dans un paradis, autant, maintenant, je m'inquiète réellement. Non, il faut que je sache. Suis-je mort ? Admettons. Mais où vais-je là ?


J'ai l'impression de descendre sans fin, sans pouvoir m'arrêter quelque part, ne serait-ce que pour déceler un indice. Non, mais c'est sérieux. J'ai réellement peur. Qu'est-ce que va se passer pour moi ? Je suis extrêmement solitaire dans ce tunnel ténébreux. Et je continue à entendre les hurlements terrifiants, mais toujours à la même distance. C'est la seule chose qui me procure un brin d'assurance. Si les cris devenaient plus puissants, je pourrais supposer que je m'y approchait. Non, ce n'est pas le cas. Ouf !


Je n'entends pas que des cris d'humains. J'ai l'impression qu'il y a aussi des animaux qui crient. Enfin, des créatures. C'est l'enfer, sans doute. Mon Dieu, pourvu que j'arrive à stopper cette descente. Oui, mais comment ? Les hurlements effroyables qui me parviennent de ce ravin invisible, ce trou d'enfer, ressemblent bien à celui de créatures en souffrance. Des êtres morts en souffrance. Des êtres ayant perdu la vie qui se retrouvent à cet endroit, plein de terreur et pas du tout sympathique. C'est le trou de toutes les horreurs imaginables.


Bon maintenant, je sais au moins qu'il y a des morts. J'en suis conscient. Je suis lucide. Les hurlements sont des hurlements d'humains morts se retrouvant probablement bloqués dans ce ravin terrifiant. Mais alors, suis-je vivant ou mort ? De quel côté je suis à présent ? Je ne sais toujours pas. C'est très angoissant. Et c'est surtout intriguant, car je continue à descendre et je ne sais pas quand cela s’arrêtera. J'ai vraiment « la boule au ventre ». J'ai vraiment peur. C'est sérieux, maintenant. Je ne vois pas le bout du tunnel. Alors comment faire ? Et, est-ce que peux faire quelque chose ?


Non, je ne peux strictement rien faire. Je ne peux rien changer dans cet instant. Il est là, il s'impose à moi. Je ne peux absolument rien changer, puisque je n'ai toujours pas de corps. Je n'ai pas non plus de cerveau actif pour prendre des décisions après avoir analysé la situation et les différentes issues possibles. Je n'ai pas d'histoire. Je suis coupé de mon passé et de toutes mes expériences. Alors, sur quoi pourrais-je m'appuyer pour comprendre ce qui m'arrive et le surpasser si je peux ? Sur rien. Je suis comme une partie de moi qui se trouve passive et démunie dans un tunnel très long et très profond sans possibilité d'en sortir.


Où sont-ils passés les moments agréables et prodigieux que j'ai passés là-haut ? Où sont passées les fleurs, les papillons, les nuages que j'ai survolés, la lumière, l'énergie d'amour, les êtres qui m'ont accueilli dans l'empathie et dans la bienveillance ? Où est passé ce dôme d'amour divin qui m'a complètement guéri en m'envoyant une énergie phénoménale d'amour et de bienveillance ? Et où est passé mon guide ? Celui qui m'a mis sur le chemin de la véritable connaissance de l'univers, notre patrie à tous. Je ne vois rien, ni personne dans ce tunnel de terreur.


Étonnant, le même tunnel qui mène à l'amour, mène à la peur la plus effroyable ! Mais on ne le traverse pas de la même façon, pas avec les mêmes émotions, pas avec la même vitesse. À l'allée, je montais vers la lumière, avec une vitesse de lumière. Au retour, je descends lentement et j'ai vraiment le temps de vivre une des angoisses les plus terrifiantes de ma vie.


À l'allée, je montais voir le paradis, avec ses champs floraux, ses lumières, ses créatures, ses êtres heureux, ses papillons, ses couleurs, ses chants symphoniques, et au retour, je descends vers un enfer, gluant, noir, nauséabond, terrifiants, où gémissent des êtres en souffrance. Je n'ai pas encore vu ces derniers et heureusement ! Mais je descends encore. Si cela continue ainsi, je finirai par les rejoindre, par tomber dans ce ravin et peut-être me retrouver en enfer. Ho, non. Surtout pas mon Dieu !


Le retour à la vie

Le salut arrive au bon moment. Ouf ! Je ne sais par quelle magie, j'ouvre une porte étroite qui donne accès à la salle opératoire. Je la referme vite derrière moi et me retrouve en pleine lumière du bloc. Quel soulagement ! Je sais, à ce moment, que j'ai refermé la porte de la mort. Derrière, les cris et les hurlements se poursuivent. Je les entends encore. Mais je suis comme un miraculé. Je suis en vie. Ouf !


Toute à l'heure, quand l’anesthésiste m'aura réveillé, je lui dirai « je vous remercie beaucoup, car vous m'avez sauvé la vie ». Je pensais à cette expérience terrifiante du tunnel dans le chemin du retour.


J’arrive en salle d’opération. Je pénètre dans mon corps par la tête, dans un bruit ressemblant à celui d’une benne de camion déversant de grosses pierres. Je le traverse dans un mouvement en dents de scie. Je sens la densité de la chaire. Ça y est, j'arrive. Je suis à nouveau dans mon corps. Je sens du mouvement autour de moi, mais c'est très confus.


Curieusement, je perçois une joie de retourner à la vie. Certains revenants de la mort disent sentir une colère ou un regret après leur retour à la vie, pas moi. J’ai vécu une expérience passionnante dans l’au-delà, mais je suis content de renouer avec la vie.


L’anesthésiste me réveille. Je me sens envahi d’amour et d’envie de le partager et d’aimer. J’ai envie de l’exprimer. Je suis un être tout à fait différent. Je ne me reconnais pas. Moi qui suis de nature réservé, je commence à parler sans cesse. Je prononce de très belles paroles à la personne qui m’accompagne dans mon réveil. Je me souviens de lui avoir dit « Merci infiniment pour m’avoir sauvé la vie ». J’avais réellement le sentiment que je revenais de la mort.


Entre le réveil et le sommeil, j’arrive à voir les brancards passer devant moi en transportant toujours des corps avec dedans des êtres qui partent, d’autres qui arrivent. Dans cette salle spacieuse de la clinique des Cèdres, c’est le grand chassé-croisé des âmes dans leurs véhicules. Des âmes partent sans retour, des âmes partent faire un tour et reviennent, et des âmes restent. Chacun son tour. Chacun son destin !


Je suis à moitié réveillé, mon médecin vient me voir. Il décide que je peux être raccompagné dans ma chambre. Le brancard sort de cette salle. Il roule à vitesse modérée dans le long couloir qui mène aux chambres. Je ne sens pas encore tout à fait mon corps. Mais je ne suis pas non plus entièrement hors de lui, à coller au plafond, percer les murs et mettre la panique à tous les étages. Cette fois-ci, je suis bien sage.


Le lendemain, bien réveillé, lucide, je range cette expérience dans la case « hallucinations » de ma mémoire. Je considère que ce que j’ai vécu était une sorte de rêve hallucinatoire. Je remets en place mon logiciel habituel. J’active toutes mes applications d'ici-bas, je les mets à jour et c’est parti pour un autre épisode de vie. Je me replace dans ma croyance matérialiste. Je me réinstalle dans mon rationalisme. Je ne me pose plus de questions. La vie reprend son train, ou plutôt son TGV. Toujours plus vite.


Je n’ai plus repensé à cette expérience. Pour moi, ce n’était pas à proprement parler une expérience. C’était un rêve. Six ans plus tard, je découvre que le rêve, c’est bel et bien ce monde matériel qu’on voit tous les jours. Mon expérience était vraie.


Le retour à l'amour inconditionnel